Tourisme : Roadtrip Bauhaus

Il y a cent ans, le Bauhaus devenait à la fois une école, un atelier, un laboratoire d’idées. Entre 1919 et 1933, Weimar, Dessau puis Berlin allaient accueillir successivement l’institution. Trois étapes où sont attendus les fans de ce phénomène allemand à la renommée internationale.

Première étape : Weimar

La légende du Bauhaus débute à Weimar, en Thuringe, lorsque l’architecte Walter Gropius reçoit, dans l’Allemagne défaite de 1919, les premiers élèves de l’école, des filles et des garçons qui rêvent d’un monde nouveau. En 2019, dans la même ville, les étudiants de la Bauhaus-Universität évoluent dans les ateliers du bâtiment d’origine, conçu par l’architecte belge Henry Van de Velde. Quelle que soit leur discipline – art, design, architecture, médias, ingénierie civile –, ils passent tous les jours sous la grande fresque d’Oskar Schlemmer qui dépeint en silhouettes leurs arrière-grands-parents. Non loin, la modernité du bureau de Gropius scotche les visiteurs. Des luminaires au mobilier, tout a été pensé par des créateurs d’exception.

À Weimar, le premier bâtiment du Bauhaus, construit par Henry Van de Velde.
À Weimar, le premier bâtiment du Bauhaus, construit par Henry Van de Velde. GCA
Dans l’escalier, la fresque d’Oskar Schlemmer figurant ses étudiants, un thème qu’il développera à Dessau.
Dans l’escalier, la fresque d’Oskar Schlemmer figurant ses étudiants, un thème qu’il développera à Dessau. GCA

Weimar, berceau de cette modernité qui va contaminer le XXe siècle, est pourtant conjointement la cité classique qui accueillit Bach, Schiller et Goethe. Sur le chemin de la maison du poète, justement, dans le grand parc de la ville, impossible de rater la ruine néogothique bâtie au XVIIIe siècle, autrefois l’atelier d’artiste et d’enseignement de Johannes Itten (1888-1967), un végétarien portant volontiers des combinaisons de pompiste.

Signalétique peinte en 1923 par Herbert Bayer, affichiste et typographe.
Signalétique peinte en 1923 par Herbert Bayer, affichiste et typographe. Thomas Rusch

Dès 1923, dans ces lieux où prime l’artisanat, sont exposés – notamment dans la Haus am Horn, architecture radicale et primordiale signée Georg Muche – les travaux de cet homme au crâne glabre, en particulier son mobilier. À pied ou à vélo, il faut aussi voir, sur les hauteurs de la ville, les maisons qui doivent au Bauhaus leur caractère.