Quand on dit tie-dye, on pense tout de suite à ces tee-shirts hippie des années 70. Ils étaient teints par nouage, d’où ces marques de couleurs graduées du clair au foncé. A l’époque, on ne pouvait pas faire plus cool, bercé entre relax attitude et illusion psychédélique.
Il y a une dizaine d’années, après avoir vécu en Italie, le designer anglais Sebastian Bergne a placé dans son exposition « Cru » un tee-shirt à moitié trempé dans du vin. Premier signe d’un retour en grâce ! L’année dernière à Milan, le tie-dye s’est affirmé dans l’univers du design industriel. Ces couleurs vives subtilement graduées, plus fortes qu’un bête dégradé, n’apparaissaient pas seulement dans des produits mais aussi dans des expérimentations, comme celles du duo Raw Edges qui exposait du mobilier en bois géométriquement teinté.
Le mouvement s’est accentué cette année. Alors que la mode d’Hermès le promeut contre toute attente, ce style réchauffe désormais du mobilier quel que soit le matériau, jusqu’à la pierre. Et ça, c’est vraiment nouveau. Même les artistes s’y collent, comme le Coréen Chun Kwang Young dans l’œuvre Aggrégation ci-dessus (qui sera exposée à la galerie Art’Loft de Bruxelles à partir du 21 mai). Qu’on se le dise, le tie-dye, genre jusque là un peu à part, veut désormais être traité comme une couleur à part entière ! La preuve en cinq exemples récents.
1/ Split d’Arik Levy (TON)
Le designer Arik Levy n’était pas peu fier de ce qu’il avait fait faire aux artisans de l’éditeur tchèque TON. Du bois tie-dye ! Ses chaises Split ne courbent que très légèrement le bois, la spécialité maison depuis 1861. Ce qui étonne le plus, c’est cette couleur que le designer leur a a donné pour « actualiser » un savoir faire traditionnel.