C’est en plongeant dans ses souvenirs familiaux que Sibylle de Tavernost décide d’entamer une deuxième vie professionnelle : « Autodidacte, je voulais me frotter au design. Il se trouve que mon grand-père, qui, tout comme moi, aimait Kandinsky, Picasso et la couleur, peignait, allongé à plat ventre dans le salon. C’est alors que mon projet personnel a germé: réaliser des tapis à partir de ses toiles. »
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Un parterre d’excellence
Un périple à cheval au Rajasthan la conduit jusqu’à un atelier de tisserands, qui œuvre depuis en exclusivité sur les panneaux contemporains de Sibylle.

« Je me rends une fois par mois sur place. Au début, les artisans étaient trois avec un seul métier à tisser, se souvient-elle. Ils ont d’abord réalisé la collection “Héritage”, d’après les peintures de mon grand-père. Aujourd’hui, ils sont vingt autour de quinze métiers. Les tapis les plus nobles sont noués à la main, grande spécialité de l’Inde et du Népal. Nous produisons environ 250 pièces par an, y compris des tentures murales. »
Dans son showroom parisien, Sibylle de Tavernost conçoit chaque dessin au crayon ou à l’huile, réalise des esquisses à l’aquarelle, combine les planches entre elles avant de les affiner sur son ordinateur. « J’adore imaginer un motif ex nihilo à partir de l’ambiance d’un intérieur, explique la designeuse. Mes inspirations viennent de mes nombreux voyages, particulièrement en Afrique, et de l’artisanat issu de l’univers équestre. »

Ces pièces de laine sont des modèles uniques faits sur mesure pour des architectes ou des clients privés – mais un catalogue de collections existe aussi. Sibylle de Tavernost s’est également lancée dans le tissage de tableaux de Fernand Léger appartenant toujours à la famille du peintre.
« Un projet exceptionnel ! Je suis tombée à la renverse en voyant les peintures conservées par ses héritiers, qui ont accepté que je choisisse trois œuvres. J’ai réalisé des prototypes en optant pour des laines d’aspect et de teinte fidèles aux originaux afin de faire ressentir le trait du pinceau. » Édités en quinze exemplaires chacun, ces tapis permettent ainsi d’installer un Fernand Léger… directement sur le sol du salon !
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