Studio Ebur : l’amitié au service d’un design solaire et intemporel

Né de l'amitié et d'un amour partagé pour l'artisanat, le studio Ebur incarne une vision créative lumineuse, nourrie par la Côte d'Ivoire et la Méditerranée. Les architectes Dahlia Hojeji Deleuze et Racha Gutierrez, ses fondatrices, fusionnent leur regard dans l'air du temps avec un profond respect du travail de la main pour créer des objets et des espaces intemporels qui célèbrent la richesse du travail artisanal.

Le studio Ebur, fondé par Dahlia Hojeji Deleuze et Racha Gutierrez, est le fruit d’une amitié profonde et d’une passion commune pour l’artisanat et le design. Inspirées par leur enfance en Côte d’Ivoire et leur amour pour les rivages méditerranéens, les deux créatrices ont développé une esthétique solaire et intemporelle. À travers Ebur, elles réinventent les formes et les matières, créant des objets et des espaces qui invitent au voyage et célèbrent la beauté de l’artisanat traditionnel.


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La création comme destin commun

Ce récit créatif trouve ses origines dans l’enfance. Racha Gutierrez et Dahlia Hojeij Deleuze se rencontrent au collège, en Côte d’Ivoire où elles grandissent. Elles ne se quittent jamais, se suivant jusqu’à Paris, sur les bancs d’une école d’architecture. « Nous avons toujours été très créatives. À l’école, nous faisions tout ensemble, au point de réaliser notre mémoire à deux. Notre histoire commune fait que nous partageons des valeurs identiques, des références qui se croisent, des inspirations que nous puisons aux mêmes endroits. Créer ensemble est rapidement devenu une évidence », se souvient le duo.

Le salon Reine signé Ebur. © Matteo Verzini
Le salon Reine signé Ebur. © Matteo Verzini

Au point qu’elles abandonnent rapidement leur travail en agence pour se lancer dans leur propre aventure, en pleine pandémie. Naissait alors le studio Ebur, un nom qui signifie “ivoire” en latin. Une référence sans équivoque au pays de leur enfance, qui constitue encore aujourd’hui l’une de leurs principales sources d’inspiration et qui forgea leur vision du design. “Un hommage”, ajoutent-elles. Elles lancent alors leur pratique, décidant dès le départ que leur métier de formation, architecte, ne resterait pas hermétique aux autres disciplines créatives. Le design d’intérieur et d’objet s’infiltrent dès le départ dans leur travail. « Nous adorons dessiner quelque chose et voir cet espace, cet objet, se concrétiser ».

Désireuses d’élargir leur champ créatif, le duo lance donc une ligne de mobilier au printemps 2023 elle dévoile Le bruit de la mer. « Nous n’aimons pas parler de première collection, car pour nous, cela fait appel à l’idée d’une fin, d’un renouvellement et d’un adieu à certaines pièces. Le bruit de la mer restera toujours notre première, mais elle s’agrandira en se voyant enrichie de nouvelles pièces, à l’image de celles que nous avons introduites cet été ».

Le studio Ebur signe la décoration épurée de Candle Kids, un coffee shop ouvert à l’été 2023 et situé à Paris dans le 19e arrondissement. © Matteo Verzini
Le studio Ebur signe la décoration épurée de Candle Kids, un coffee shop ouvert à l’été 2023 et situé à Paris dans le 19e arrondissement. © Matteo Verzini

Parmi les nouveautés, le fauteuil Visconti, la table d’appoint Palmyre ou encore l’applique murale Etel, s’inscrivent dans l’esthétique originelle de la collection dont les formes courbes s’inspirent du souvenir des villes côtières qu’elles affectionnent. De nouvelles références sont introduites, comme Venise et l’Orient. Quant au nom de la collection, il rappelle les moments passés, enfant, à écouter la mer en portant un coquillage à son oreille. Dahlia et Racha le confient : la création de mobilier est pour elles une manière plus directe, plus explicite, de créer quelque chose à leur image.

En parallèle de cette expansion, le studio Ebur enchaîne les projets, insufflant à des appartements parisiens en mal de soleil ce caractère solaire, maritime, qui invite au voyage par la magie des formes, des matières et des couleurs.

Un air de bord de mer

Cette esthétique chaleureuse et solaire est directement liés aux voyages de Dahlia et Racha, qui ont parcouru le Liban, le sud de la France, l’Italie, à leur attirance certaine pour la Méditerranée. Les courants artistiques du XXe siècle, mais aussi les mouvances architecturales des XVIIe et XVIIIe siècle, les designers de la période Art Déco, sont autant d’influences qui viennent colorer leurs espaces et leurs objets. Un melting pot de destinations, de cultures et d’époques, auquel se mêle à leur terre d’origine.

De gauche à droite : table de chevet Otto, lampe Coco, fauteuil Visconti, tables basses Camel et boîte à trésors Sissi, le tout Ebur. © Matteo Verzini
De gauche à droite : table de chevet Otto, lampe Coco, fauteuil Visconti, tables basses Camel et boîte à trésors Sissi, le tout Ebur. © Matteo Verzini

« Grandir en Côte d’Ivoire nous a permis d’avoir une approche très différente de l’artisanat. Là bas, les artisans ont pignon sur rue, leur travail est visible de tous, accessible, le discours s’engage avec aisance, la matière peut être touchée, le travail de la main observé. Ce rapport privilégié au savoir-faire, nous l’avons puisé là-bas et depuis, il ne nous quitte plus. C’est une valeur qui se trouve au centre de nos créations et qui a façonné notre vision du métier de designer », continue les deux acolytes.

Aujourd’hui, si les difficultés d’importation ne leur permettent pas de produire leurs pièces de mobilier sur cette patrie d’Afrique de l’Ouest, Dahlia et Racha mettent un point d’honneur à localiser leurs productions dans les pays qui les inspirent. Au Liban par exemple, la maîtrise traditionnelle de la marqueterie les pousse à installer la production de certaines de leurs pièces en bois. Selon les matériaux et les techniques nécessaires, d’autres objets sont produits au Portugal, en Italie, ou encore en France. « Le travail de la matière est très important pour nous. Nous avons à cœur de sans cesse expérimenter, appliquer à notre collection de mobilier et à nos projets de décoration d’intérieur de nouveaux artisanats, de nouvelles lectures. »

Le miroir Dante signé Ebur. © Matteo Verzini
Le miroir Dante signé Ebur. © Matteo Verzini

Cette passion pour l’artisanat va de paire avec un amour profondément ancré pour les villes côtières et l’esthétique qu’elles portent en elles. La Méditerranée et l’Océan qui borde les côtes ivoiriennes influencent largement l’esthétique de meubles ou d’espaces. L’Orient et l’Afrique sont des sources d’inspiration majeures pour Dahlia et Racha, un caractère résolument solaire laissant son empreinte sur le studio Ebur. Mais pour les deux designers, son ADN se retrouve avant tout dans le caractère hors du temps de leurs créations. Nostalgiques tout en restant ancrées dans l’air du temps, celles-ci, difficile à dater, troublent, les rendant par nature, intemporelles.

> Plus d’information sur le studio Ebur ici.


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