Courtesy Galerie Christophe Gaillard

Stéphane Couturier expose ses photos de ville à Reims

Comment l’humain et l’urbain cohabitent-ils ? C’est sans doute à cette question que Stéphane Couturier, véritable ingénieur de la photographie, tente de répondre à travers son œuvre. Présentée au Cellier, à Reims, dans une exposition intitulée « Construire par l’image », celle-ci rend hommage à des architectes designers de renom comme Eileen Gray ou Le Corbusier tout en s’intéressant à la perception que peuvent avoir les visiteurs de la ville et de ses transformations.

À la croisée de différentes disciplines comme l’architecture, l’urbanisme ou encore la géopolitique, Stéphane Couturier propose, par le biais de ses images, un cadre dans lequel se plonger et réfléchir à ce qu’une ville peut révéler. En la considérant comme un véritable organisme vivant, il dévoile avec ses photographies grand format prises à la chambre une multitude de détails dans lesquels l’œil se noie.


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Séoul – Tanji #1 (2003), série « Monument(s) ».
Séoul – Tanji #1 (2003), série « Monument(s) ». Courtesy Galerie Christophe Gaillard

Si son travail est résolument documentaire puisqu’il se base sur l’environnement urbain réel, il est également plastique car il résulte d’une recherche pointue en matière de composition et de cadrage. Ainsi, l’artiste constitue de véritables tableaux photographiques qui dévoilent une nouvelle version de la ville, fruit d’une mutation opérée par la capture des clichés.

L’absence quasi systématique de ciel renforce la sensation d’enfermement dans ces cités où le rapport entre le centre et la périphérie se trouve bouleversé. Par la combinaison numérique de deux photographies, son travail, gravitant autour de l’architecture des XXe et XXIe siècles, tend vers l’abstraction, notamment à travers des formes répétitives qui font apparaître autant le milieu urbain que les images comme des constructions à part entière.


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Sète – Photo #4 (2018), série « Melting Point ».
Sète – Photo #4 (2018), série « Melting Point ». Courtesy Galerie Christophe Gaillard

Dans certaines de ces œuvres, les lignes des façades d’immeuble forment un système de grille qui évoque à bien des égards les décors du film Playtime (1967), de Jacques Tati, dans lequel la rationalité, l’uniformisation et la globalisation sont poussées à leur paroxysme.

D’autres sont le résultat d’expérimentations sur des matériaux comme la tapisserie ou le papier peint, offrant un terrain de jeu différent à l’artiste et au spectateur. L’exposition met ainsi en lumière la richesse des techniques et dispositifs utilisés par Stéphane Couturier dans un parcours non chronologique qui permet d’appréhender son œuvre de façon presque phénoménologique. 

> « Stéphane Couturier. Construire par l’image ». Au Cellier, 4 bis, rue de Mars, 51100 Reims, en partenariat avec le Jeu de paume, jusqu’au 3 septembre. Jeudepaume.org


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