Les tapis ne sont plus de simples éléments décoratifs, mais de véritables œuvres d’art qui jouent avec la lumière, la texture et les volumes. Deirdre Dyson sublime la luminosité à travers des effets optiques subtils, tandis qu’Edition Bougainville mise sur des reliefs sculptés pour enrichir ses créations. De son côté, Scarlett Rouge explore la dimension symbolique et spirituelle du textile avec des motifs inspirés de l’iconographie sacrée. Trois visions, trois approches singulières, qui repoussent les limites du design et du savoir-faire artisanal.
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1 – Troublants contrastes
Dans la continuité de sa précédente collection « Graduation » qui s’intéressait aux tonalités de la couleur, Deirdre Dyson en célèbre maintenant la luminosité avec « Light Play ». Composée de treize tapis, cette nouvelle série explore une palette plus claire dominée par le violet, avec des formes et des nuances plus douces qui se juxtaposent en jouant les effets optiques.

Pour donner du mouvement et de la profondeur à certaines de ces nouvelles créations, la marque britannique utilise de la soie fine. C’est le cas, par exemple, des modèles Totem et Suspense, où des rectangles en transparence ont l’air de flotter les uns au-dessus des autres. Ou de Square Cuts, dont les carrés et les rectangles couleur pastel se superposent et évoquent les couches d’émulsions d’un film photographique.
2 – Volumes sculptés
Dévoilés en avant-première lors de l’édition de janvier de Paris Déco Off dans le showroom d’Édition Bougainville, 30 nouveaux tapis enrichiront bientôt le catalogue de la marque. Tous sont dotés d’une texture riche et complexe, comme les tapis à poils longs shaggy particulièrement agréables sous les pieds, et témoignent du savoir-faire exceptionnel des tisseurs qui nouent ou piquent en tufté chaque pièce à la main dans les deux ateliers de l’entreprise mouginoise.

La référence Aconcagua Danube de la collection « Inspiration » a, par exemple, été réalisée en tufté supérieur de soie végétale, avec différents niveaux de relief. De Gobi, et ses motifs sculptés, à Mojave, parsemé de fragments, en passant par les modèles organiques de la collection « Metropolitan », ces nouveautés sont de véritables œuvres d’art à poser à même le sol.
3 – Introspections sacrées
Imaginée par Scarlett Rouge pour CC-tapis, la collection « Whispers » a été présentée dans le showroom à l’âme brutaliste du créateur Rick Owens à l’occasion de la foire Art Basel Paris, en octobre dernier. Mélanges de laine, de soie ou de pashmina, ces quatre tapis sont noués à la main par des artisans népalais et ornés de mystérieux hiéroglyphes et écritures cunéiformes qui reflètent les obsessions de l’artiste.

Parmi eux, Nefertem, inspiré par la mythologie égyptienne. Cette artiste multidisciplinaire française, qui maîtrise aussi bien la sculpture, la peinture ou la tapisserie explore ici le pouvoir des symboles. Iconographie religieuse, processus de naissance, de mort et de résurrection… chaque œuvre compose une atmosphère sacrée qui va bien au-delà de sa seule fonction décorative.
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