Les secrets de voyage de Craig Robins

Promoteur immobilier passionné d’art contemporain, Craig Robins a replacé Miami sur la carte de la planète hype. Il a d’abord signé la résurrection du quartier Art déco de South Beach, à la fin des années 90, avant de lancer le Design District, un immense mall de luxe à ciel ouvert où art, design et shopping se mêlent habilement. Son penchant pour l’art contemporain et le design l’a aussi mené à décliner une édition floridienne de la foire Art Basel en y ajoutant Design Miami, un événement désormais incontournable…

 

Comment améliorez-vous votre quotidien ?
En commençant par m’améliorer, moi ! J’essaie de vivre pleinement le moment présent.

Qu’est-ce qui va changer dans le business de l’hôtellerie ?
Les hôtels ont des chances, eux aussi, de devenir de plus en plus automatisés, mais ils intégreront la technologie de façon plus efficace.

Qu’emportez-vous toujours à l’étranger ?
Mon ordinateur portable et mon iPad.

Que pensez-vous d’Airbnb ?
De façon générale, la concurrence est toujours bénéfique. Ce nouveau service donne à toute personne ayant un domicile la possibilité de devenir entrepreneur. Je pense donc qu’il apporte quelque chose de fantastique. Ce mode d’hébergement ne remplacera toutefois jamais les grands hôtels et n’est pas fait pour tout le monde… Mais avoir l’occasion de vivre cette expérience chez de vraies gens est réellement enrichissant. J’avoue que, pour moi, cela reste du domaine du conceptuel, vu que je ne l’ai jamais expérimenté !

Quel défi devront relever les hôtels dans le futur ?
Ils devront rester dans le tempo des villes et des cultures dans lesquelles ils sont implantés. Les métropoles se transforment avec tant de vitesse et d’agilité que les hôtels n’ont pas d’autre choix que d’épouser ces mutations.

Un livre qui parle le mieux du voyage ?
Le soleil se lève aussi, d’Ernest Hemingway.

Un film ?
Gravity, d’Alfonso Cuarón.

Qu’est-ce qui vous passionne dans l’art contemporain ?
Son optimisme, son humanité et sa pérennité.

Quels sont vos artistes contemporains préférés ?
John Baldessari, Richard Tuttle, Marlene Dumas, John Currin, Zaha Hadid et tant d’autres que je n’aurai pas la place de citer.

Un photographe culte ?
Ma fille Katie, qui a 12 ans. Je fais partie de sa minuscule secte d’adorateurs.
 
Votre musée ou votre galerie favoris ?
Je ne peux vraiment pas n’en choisir qu’un… Je suis friand de choses nouvelles, émergentes, révolutionnaires, d’avant-garde. C’est pourquoi j’adore le nouveau Whitney Museum of American Art, à New York, le Garage Museum of Contemporary Art, à Moscou, la fondation Vuitton, à Paris, la Fondazione Prada, à Milan, l’Institute of Contemporary Art (ICA) de Miami et le Museum of Islamic Art de Doha. Tous ces lieux récents proposent une expérience nouvelle et extraordinaire. Celle-ci renforce dans le même temps l’attrait pour les musées internationaux qui sont autant de vénérables trésors culturels.

L’auditorium de la Fondation Louis Vuitton (2014) de Frank Gehry.
L’auditorium de la Fondation Louis Vuitton (2014) de Frank Gehry. Iwan Baan

Fréquentez-vous les grandes foires d’art internationales ? Quelles sont celles que vous préférez ?
Art Basel est de loin ma favorite, même si tout ce qui est organisé autour de la Frieze, à Londres, constitue également une expérience fantastique.

Parmi les grands explorateurs, quel est celui qui vous impressionne le plus ?
Lewis et Clark, qui ont effectué la première expédition des États-Unis à travers terre jusqu’à la côte Pacifique ; une excursion plutôt intéressante… Dans un domaine connexe, je citerais aussi Galilée qui, même s’il n’est pas un explorateur au sens strict, a bouleversé la façon dont nous envisageons l’univers.

Quel est votre quartier préféré à Miami ? Et quelles sont vos meilleures adresses ?
Avec une nuée de collaborateurs brillants, j’ai passé presque vingt ans à inventer le Design District. Toutes leurs contributions m’ont permis de rester passionné par cette partie de la ville. Des architectures futuristes de Richard Buckminster Fuller, installées dans les espaces publics, aux œuvres de Marc Newson en passant par les nouvelles institutions que sont l’ICA Miami et la De la Cruz Collection Contemporary Art Space, les 60 flagship-stores de marques comme Hermès, Louis Vuitton, Prada ou Cartier et les bâtiments innovants signés Sou Fujimoto ou Keenen Riley Architects… Tous ces éléments réunis dans un quartier où l’on circule à pied, c’est un véritable privilège.

Un pays que vous affectionnez ?
Je pense que la Suisse est un endroit vraiment spécial, avec sa culture unique et les multiples influences venues de France, d’Allemagne et d’Italie que l’on sent si profondément. Chaque année, à l’occasion d’Art Basel, je passe quinze jours à Bâle. Je suis toujours soufflé par l’offre artistique de cette ville : la collection de la fondation Beyeler, le Kunstmuseum, mais aussi les surprenantes collections privées.

Quel pays rêvez-vous de faire découvrir à votre famille ?
Nous avons eu la chance de voyager ensemble dans beaucoup d’endroits, mais un jour j’achèterai un appartement à Paris pour que nous ayons l’opportunité de nous y installer. J’adore visiter des villes, mais pour véritablement faire l’expérience d’une culture, il faut la vivre de l’intérieur. Aller au marché, prendre le métro… en un mot : accomplir les petits rituels du quotidien.

Le Kunstmuseum de Bâle des architectes Christ & Gantenbein.
Le Kunstmuseum de Bâle des architectes Christ & Gantenbein. Julian Salinas

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