Il y a presque trente ans, Danila Cassina et son mari ont cherché un nid pour y voir grandir leurs enfants. Ils avaient dressé une liste de leurs souhaits et projetaient de trouver un architecte avec qui réfléchir. L’échange devait être suffisamment profond pour que leur plan se retrouve dans celui du professionnel. Finalement, le couple a choisi deux architectes d’expérience, Dario Caimi et Franco Asnaghi. Danila se sentait d’autant plus en confiance que le premier, ex-collaborateur de Gio Ponti et Gianfranco Frattini, avait travaillé pendant quatre ans chez Cassina, grand label de design italien fondé par sa famille.
Parce que Danila voulait vivre à côté de chez ses parents, la maison a été construite, de 1991 à 1993, dans une propriété voisine, là où, petits, les garçons jouaient au football. « Vingt-cinq ans après, elle n’a pas vieilli. Ses atouts restent pertinents ; fluidité de la circulation entre les pièces et, surtout, symbiose entre l’architecture et le mobilier », analyse Danila. Pour elle, c’est l’univers de l’architecte américain Frank Lloyd Wright qui est la principale source d’inspiration de la villa.
Tout se devait d’y être esthétique, mais aussi fonctionnel. Pour celle qui ne jure que par le contemporain, ce bâtiment est un projet de design global dans lequel le mobilier, sur mesure ou pas, adhère à des espaces méticuleusement pensés. Danila a ainsi appliqué chez elle les principes mêmes qui président à la création des collections de la société d’édition qu’elle dirige avec son frère, MDF Italia : privilégier ce qui dure de façon esthétique et raffinée.
Au rez-de-chaussée, la famille se retrouve dans la grande salle de séjour pour dîner ou partager des jeux de société, prendre le thé ou regarder la télévision. Dans cet espace, l’association du noyer et de la pierre Piasentina au sol fait s’alterner le chaud et le froid dans un accord équilibré. Une fenêtre de la hauteur du bâtiment laisse entrer la lumière sur deux niveaux. En contrebas, à l’extérieur, la piscine longe un salon et une deuxième cuisine réchauffés derrière la baie vitrée.
Sans aucun doute, on peut percevoir à travers cette architecture le culte de la famille voué au « vivre ensemble ». La cuisine du rez-de-chaussée a vue sur le jardin et, en haut du chaleureux grand escalier en noyer qui mène au troisième niveau, les chambres s’articulent autour d’un espace bureau blanc donnant sur le séjour et qui servait autrefois de salle de jeux pour les enfants. Aujourd’hui, ces derniers prennent leurs quartiers à cet étage, chacun disposant d’une salle de bains. Ils peuvent même recevoir un invité dans une chambre supplémentaire et indépendante. Danila et son mari jouissent évidemment d’un confort similaire, augmenté de grands dressings.