La renaissance de la manufacture Quenin par Lélièvre

Avec la collection « Belle Époque », Lelièvre remet en lumière la marque Quenin qu’elle avait acquise en 1973. Elle réhabilite ainsi une maison patrimoniale.

En redonnant son identité à la manufacture Quenin, l’éditeur de tissu Lelièvre fait œuvre de reconnaissance et de mémoire. Créée en 1865 à Lyon, sous le nom de Quenin & Cardelier, elle adopte simplement Quenin dès 1891 et, dès ses débuts, ne se cantonne pas à l’univers de la décoration. Experte de l’art du tissage, elle œuvre également à destination de la haute couture.


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Présentée dans une belle demeure de Marly-le-Roi (78), la collection qui inaugure le relancement de la marque historique française Quenin, baptisée « Belle Époque », a été scénographiée par l’agence d’architecture intérieure Friedmann & Versace.
Présentée dans une belle demeure de Marly-le-Roi (78), la collection qui inaugure le relancement de la marque historique française Quenin, baptisée « Belle Époque », a été scénographiée par l’agence d’architecture intérieure Friedmann & Versace. Alexandre Tabaste

En 1973, Lelièvre rachète une manufacture située à Panissières (dans la Loire), indissociable de Quenin. Les deux maisons partagent bien des valeurs : le culte de l’excellence, la passion de la matière et de la couleur, le made in France. Sans oublier l’esprit de la Belle Époque, période durant laquelle elles sont nées toutes les deux et qui donne d’ailleurs son nom à la première collection inaugurant cette renaissance.

La ligne « Belle Époque » affiche  une belle créativité grâce à la diversité des procédés, des matières et des supports utilisés : cotonnade, tapisserie, broderie, jacquard, mais aussi à ses mélanges de motifs imprimés, de rayures, d’indiennes, de damas… déclinés dans quatre univers de couleurs. Soit 50 références de tissus, 35 modèles de papiers peints (certains sont imprimés au cadre) et 4 motifs de tapis. « Il ne s’agissait pas de faire de simples rééditions, explique Ingrid Lager, directrice du studio de création, mais de réinterpréter des motifs d’archives, de les retravailler, de les recolorer et de les réadapter à l’air du temps. »

L’agence d’architecture intérieure Friedmann & Versace a habillé des meubles de la maison et d’autres provenant de la Galerie Vauclair avec des tissus évocateurs de cette période et des motifs en cours à la fin du XIXe et au début du XXe.
L’agence d’architecture intérieure Friedmann & Versace a habillé des meubles de la maison et d’autres provenant de la Galerie Vauclair avec des tissus évocateurs de cette période et des motifs en cours à la fin du XIXe et au début du XXe. Alexandre Tabaste

Aligné sur le positionnement de Lelièvre, le style bucolique chic de la manufacture Quenin complète l’image contemporaine de la marque-mère et celle, historique, du soyeux Tassinari & Chatel, qui appartient à la même famille depuis 1997. « La trentaine de métiers jacquard et les métiers à ratière destinés à tisser les unis de la manufacture de Panissières ont contribué à l’essor de nos collections, explique Emmanuel Lelièvre, directeur général. Et notamment au développement de soieries encore plus raffinées, de tissus adaptés au « contract » [les espaces hôteliers par exemple, NDLR], de revêtements muraux tissés sur place. Aujourd’hui, la tradition réconforte, le mélange des genres rend le décor encore plus vivant. Les nouvelles agences d’architecture intérieure abordent l’histoire, l’artisanat et l’héritage de manière plus libre, plus décomplexée. »


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