En redonnant son identité à la manufacture Quenin, l’éditeur de tissu Lelièvre fait œuvre de reconnaissance et de mémoire. Créée en 1865 à Lyon, sous le nom de Quenin & Cardelier, elle adopte simplement Quenin dès 1891 et, dès ses débuts, ne se cantonne pas à l’univers de la décoration. Experte de l’art du tissage, elle œuvre également à destination de la haute couture.
A lire aussi : Lelièvre lance une nouvelle collection textile signée Tristan Auer
En 1973, Lelièvre rachète une manufacture située à Panissières (dans la Loire), indissociable de Quenin. Les deux maisons partagent bien des valeurs : le culte de l’excellence, la passion de la matière et de la couleur, le made in France. Sans oublier l’esprit de la Belle Époque, période durant laquelle elles sont nées toutes les deux et qui donne d’ailleurs son nom à la première collection inaugurant cette renaissance.
La ligne « Belle Époque » affiche une belle créativité grâce à la diversité des procédés, des matières et des supports utilisés : cotonnade, tapisserie, broderie, jacquard, mais aussi à ses mélanges de motifs imprimés, de rayures, d’indiennes, de damas… déclinés dans quatre univers de couleurs. Soit 50 références de tissus, 35 modèles de papiers peints (certains sont imprimés au cadre) et 4 motifs de tapis. « Il ne s’agissait pas de faire de simples rééditions, explique Ingrid Lager, directrice du studio de création, mais de réinterpréter des motifs d’archives, de les retravailler, de les recolorer et de les réadapter à l’air du temps. »
Aligné sur le positionnement de Lelièvre, le style bucolique chic de la manufacture Quenin complète l’image contemporaine de la marque-mère et celle, historique, du soyeux Tassinari & Chatel, qui appartient à la même famille depuis 1997. « La trentaine de métiers jacquard et les métiers à ratière destinés à tisser les unis de la manufacture de Panissières ont contribué à l’essor de nos collections, explique Emmanuel Lelièvre, directeur général. Et notamment au développement de soieries encore plus raffinées, de tissus adaptés au « contract » [les espaces hôteliers par exemple, NDLR], de revêtements muraux tissés sur place. Aujourd’hui, la tradition réconforte, le mélange des genres rend le décor encore plus vivant. Les nouvelles agences d’architecture intérieure abordent l’histoire, l’artisanat et l’héritage de manière plus libre, plus décomplexée. »
A lire aussi : La Maison Lelièvre dévoile sa nouvelle collection de tissus