Derrière le nom amusant de la lampe Bilboquet de Philippe Malouin pour Flos se cachent plusieurs années de travail. La gageure ? Faire simple pour un objectif compliqué, à savoir diriger précisément et facilement l’éclairage. Il fallait pour cela se passer de tout dispositif technique sophistiqué.
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Le designer a trouvé l’inspiration dans les joints à bille magnétique, mais aussi dans les tables rondes géantes aux pieds en boule de métal d’un ancien projet. Le but ? « Réaliser une lampe de bureau, un éclairage d’ambiance et une lampe de lecture. Bilboquet apporte de la lumière partout où c’est nécessaire. » Dans l’esprit du label de design italien Flos, l’objet le plus performant doit être au minimum élégant. Philippe Malouin, fan d’Achille Castiglioni, designer pilier de la marque, sait que les lampes que l’on garde longtemps abondent dans le catalogue de la maison. Bilboquet en prend le chemin.
Question durabilité, cette création est faite de polycarbonate dérivé de papier et non de pétrole. Même l’acier de la sphère qui sert d’articulation n’a pas subi une galvanisation traditionnelle, mais un traitement PVD (Physical Vapor Deposition), plus résistant à l’usure et d’une durée de vie supérieure.
Les aimants ont été récupérés sur des chaînes de fabrication d’éoliennes, après avoir été rejetés pour des défauts minimes. Pas de colle, des éléments recyclables, autant de points positifs pour une lampe simple à monter, vendue bien sûr dans un emballage en carton compact. Écoconçu ne signifie pas forcément esthétique triste. Sauge, tomate ou lin, les trois coloris proposés ont en commun une douceur indémodable.
Curieusement, dans certaines positions, la lampe Bilboquet, vrai « eurêka » du design, dégage dans l’atmosphère quelque chose d’ironique, comme le sourire en coin de quelqu’un qui est à l’aise partout. Pure projection? …de lumière.
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