Avec « Plumon », Patricia Urquiola joue les couturières et s’amuse à vêtir son mobilier pour Kettal. Zoom sur sa nouvelle collection outdoor proposant un canapé trois places et un fauteuil.
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IDEAT : Le tissu est une composante forte de votre production. Aimez-vous habiller, ou déshabiller, un meuble ?
Patricia Urquiola : Je prends beaucoup de plaisir à utiliser le textile, car aux textures, il combine le toucher. Le tissage et la couleur sont très importants. Le premier doit être le plus naturel possible, même quand on recourt aux fibres synthétiques. J’essaie d’éviter l’aspect plat et je travaille toujours un thème de façon micro ou macro, dans un rapport d’échelle.
Pour « Plumon », c’est la malléabilité de l’étoffe qui a guidé l’esthétique. En quelques gestes simples, la robe se pose sur la structure en teck et en épouse les formes.
IDEAT : Ce projet a-t-il nécessité un développement important ?
Patricia Urquiola : L’apparente simplicité de « Plumon » est trompeuse. C’est en fait un produit complexe: créer du confort sans le secours d’une surface rigide sur laquelle s’appuyer est un défi qui demande des solutions techniques inhabituelles. De plus, élaborer une robe matelassée aussi grande et articulée implique une expertise très fine en matière de rembourrage.
Celui-ci est optimisé pour favoriser le confort et la housse est amovible pour pouvoir être retirée et nettoyée ou pour changer le garnissage. Certes, ce dernier n’est pas destiné à être renouvelé fréquemment, mais c’est un gros plus de le faire pour l’entretien à long terme.
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IDEAT : L’apparente sobriété de « Plumon » évoque l’artisanat. Une volonté de votre part ?
Patricia Urquiola : J’aime beaucoup travailler à l’intersection entre artisanat et recherche industrielle, pour conjuguer patrimoine, innovation et technologie. Je m’intéresse à la nouvelle poétique issue de la technologie, notamment lorsqu’elle est liée à l’artisanat. Si mon intention première n’était pas que « Plumon » suggère cet aspect-là des choses, cela est finalement venu très naturellement.
IDEAT : Depuis « Maia », votre première collection pour l’éditeur, en 2008, comment jugez-vous l’évolution de Kettal ?
Patricia Urquiola : Je suis très heureuse, car depuis « Maia » la relation avec Kettal continue de croître au fur et à mesure que l’entreprise se développe. Je pense que c’est une marque de plus en plus innovante, capable de tenter sans cesse de nouvelles choses, de fabriquer des produits plus essentiels, plus ironiques aussi…
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