Ces restaurants globe-trotteurs ont en commun de rendre hommage à une région du monde. De la Colombie à l’Inde en passant par l’Italie, la Californie et le Moyen-Orient, suivez IDEAT pour un tour du monde culinaire garanti sans test PCR.
Bazurto (Colombie)
Les adresses estampillées Juan Arbelaez à Paris sont légion : Yaya, Vida, et même Ma Cocotte, dont il a récemment repris la cuisine aux côtés de ses complices de toujours, le groupe Eleni. Le chef cathodique s’est essayé à une variété de cuisines avant de revenir aux sources. Avec Bazurto, son projet le plus personnel à date, il livre sa vision d’une Colombie mi-fêtarde, mi-bien élevée. L’architecte Hélène Paoli (agence Archipelles) a matérialisé pour lui son envie de proposer un lieu hybride et décomplexé.
Le rez-de-chaussée reflète l’âme colorée du Mercado Loco, un marché populaire de Carthagène vivant et foisonnant. Hélène Paoli a traduit cette énergie par une foule de couleurs, des amoncellements de cagettes et une fresque fluorescente d’Alexandra Arango, qui évolue en fonction de jeux de lumières. L’étage rompt quant à lui avec l’effervescence au profit de la tranquillité d’une hacienda. Cette salle, où se dérouleront les dîners, se met au diapason de la cuisine du chef colombien, loin des clichés et tout en élégance.
> Bazurto. 5, rue de l’Ancienne-Comédie, 75006 Paris. Réservations.
Cali Uptown (Californie)
Suivant un adage qui sied à merveille le pays de l’Oncle Sam, Capucine et Juliette Vigand voient les choses en grand. Après Cali Sisters, le premier opus de leurs aventures parigo-californiennes, le duo rempile avec un second restaurant inspiré de leur amour pour le Golden State.
La saga Cali prend cette fois la tangente direction Palm Springs. Moins bohème que moderniste, le décor de Cali Uptown convoque l’âge d’or des fifties. Pensé par le studio angeleno UNLTD, le restaurant s’habille aux couleurs du mythique cliché signé Slim Aarons immortalisant une pool party à la Kaufmann Desert House, l’œuvre de Richard Neutra. A l’intérieur, chaises Butterfly en bois, fauteuils en skaï style dinner et globes de lumière sont autant de pièces déco inspirées de l’époque qui auraient pu aussi bien meubler la villa moderniste…
> Cali Uptown. 36, rue de Paradis, 75010 Paris. Réservations.
Jugaad (Inde)
Vibrant de couleurs et de saveurs avec son nouvel opus (son premier personnel), Manoj Sharma pousse un peu plus le curseur de ses origines. Si l’on avait déjà bien senti l’Inde au coup de fourchette chez Sir Winston ou MG Road, Jugaad brandit en étendard la flamboyance de son pays d’origine. A la manœuvre de ce décor digne de Wes Anderson, Marine Castanier, diplômée de l’Ecole Boule et ancienne collaboratrice de Saguez & Partners.
Dans cet ancien bistrot parisien, elle relève le pari de gommer l’histoire des lieux pour nous transporter dans le sud de l’Inde, berceau de l’Hybrid Modernism, mouvement surprenant faisant des églises et des cinémas le support de l’imagination débordante des architectes. Dans son interprétation, Marine Castanier réemploie les couleurs pop et les aplats caractéristiques de ce style qui a notamment inspiré Ettore Sottsass. Des banquettes aux tables, la majorité du mobilier a été conçue sur mesure et réalisée par le Studio Kann.
> Jugaad. 16, rue Favart, 75002 Paris. Réservations.
Giorgio (Italie)
C’est comme si l’esprit de Giorgio Moroder avait pris possession des lieux. La nouvelle ouverture du Gruppo Dalmata voit à nouveau la vie en rose et conjugue le glamour des seventies et le kitsch italien. Foisonnante et efficace, la décoration joue l’extravagance des matières. Velours, laiton, marbre, Inox, tout y passe, pourvu que ça claque !
Chez Giorgio, les codes de l’italo-disco sont donc partout : néons, glitters… L’épais rideau de velours ne dissimule pas le dancefloor mais plutôt la salle du restaurant et les boules à facettes font office de four à pizza. Justement, au bout de la fourchette, on retrouve les classiques de la Botte (pasta, pizze, crudos…) revisités maison à partir d’ingrédients sourcés avec une attention toute particulière portée à leur qualité et leur provenance. Let’s dance!
> Giorgio. 21-23, rue de Charonne, 75011 Paris. Pas de réservation.
Dalia (Moyen-Orient)
Pour conclure ce tour du monde culinaire, cap sur le Moyen-Orient avec Dalia. D’Israël au Liban, en passant par la Syrie, la Turquie et la Jordanie, cette nouvelle pépite abolit les frontières et conjugue les saveurs. Menée par la cheffe Or Bitan, déjà rompue à la cuisine levantine chez Miznon et Shouk, cette cantine XXL se raconte dans un écrin taillé sur-mesure par les Mur.Mur Architectes (Gros Bao, La Montgolfière…).
Sa grande façade blanche teintée à la chaux naturelle offre au décor terracotta une enveloppe idéale pour le mettre en valeur, même de l’extérieur. L’organique est son fil rouge. On le retrouve sur les chaises en rotin, il recouvre le comptoir, en marbre, et parsème la salle de petits bouquets de fleurs séchées, qui rappellent l’aridité du climat moyen-oriental. Au total, 300 m2 accueillent 140 couverts, dispersés sans problème de distanciation sociale au bar et en salle.
> Dalia. 93, rue Montmartre, 75002 Paris.
