Paris : 6 restaurants pour un Tour de France des saveurs

Cet été, à Paris, la gastronomie française est à l'honneur au sein de ces nouveaux restaurants qui réinventent le patrimoine à leur façon. Cocorico !

Certains prennent le train, d’autres grimpent en vélo. Du côté de la rédaction d’IDEAT, le métro est le moyen de transport privilégié pour sillonner l’Hexagone. La preuve grâce à ce Tour de France gourmand et parisien, en six étapes.


Monsieur Dior : gastronomie cousue-main

Notre Tour de France parisien s’arrête, pour sa première étape, avenue Montaigne.
Notre Tour de France parisien s’arrête, pour sa première étape, avenue Montaigne. Kristen Pelou

Et de trois pour Jean Imbert qui n’aura qu’à traverser la rue pour dresser les délicats mets servis au restaurant de la nouvelle boutique Dior de l’avenue Montaigne. Après avoir repris les deux tables du Plaza Athénée, la Maison de couture a elle aussi fait confiance au chef cathodique pour incarner sa vision de la gastronomie. Affectueusement surnommé Monsieur Dior — en hommage au créateur qui se qualifiait lui même de gourmand —, le restaurant propose des recettes classiques mais aussi des plats faisant écho à l’histoire de Dior, imaginés par le chef Imbert. En toute logique, moins qu’un décor, c’est un véritable habit qui pare cet écrin dans lequel chaque matière, couleur ou motif perpétue l’héritage de cette maison prestigieuse.

> Monsieur Dior. 32, avenue Montaigne, 75008 Paris.


Passionné : la France vue du Japon

Satoshi Horiuchi, chef du restaurant Passionné.
Satoshi Horiuchi, chef du restaurant Passionné. Geraldine Martens

Ne vous y trompez pas. Si ses grands-frères s’appellent Shiro et TO et si son chef d’orchestre est Japonais, Passionné est pourtant un restaurant qui porte en étendard les couleurs tricolores. « Mon fort attachement à la cuisine française me vient de ma mère, explique le chef Satoshi Horiuchi. J’ai d’ailleurs grandi au Japon sur une terre située à la même latitude que la France, riche en légumineuses et autres racines. » L’assiette de Passionné se tourne donc logiquement vers le végétal, dressée dans une vaisselle minérale qui répond à l’aménagement intérieur de Kuniko Takano, minimal et abyssal. Le Tour de France continue…

> Passionné. 17 Rue Bergère, 75009 Paris.


Madame Brasserie : les sommets du Tour de France

Une nouvelle adresse perchée pour Thierry Marx !
Une nouvelle adresse perchée pour Thierry Marx ! Bellot

Déjà coiffée d’une étoile, la Tour Eiffel propose désormais une table plus terre-à-terre à l’étage inférieur. Parce qu’elle ne fait jamais rien à moitié, la Dame de Fer a invité une équipe de rêve a réinventer le restaurant de son premier étage : Thierry Marx aux fourneaux, le designer Ramy Fischler et l’architecte Nicola Delon. Sur deux niveaux, une décoration brute et géométrique répond à la structure de la Tour. L’espace est le théâtre d’un ballet millimétré, celui de deux services chronométrés où les trois ou cinq temps des menus s’enchaînent. Dans les assiettes ? La France comme dans les livres : du foie gras, du homard, une volaille rôtie, un baba au rhum… Si le coucher de soleil est appréciable — pensez à réserver du bon côté ! —, on croise à cet étage plus de curieux venus d’ailleurs que de Parisiens décidés à renouer avec la gastronomie tricolore…

> Madame Brasserie, à la Tour Eiffel. Champ de Mars, 5 Av. Anatole France, 75007 Paris.


Bichettes : le séjour chez papi et mamie

Décoration old school foisonnante et mets fumants, comme chez les grands-parents !
Décoration old school foisonnante et mets fumants, comme chez les grands-parents ! Johanna Alam

Les petits partent souvent, pour les grandes vacances, chez leurs grands-parents. Pourquoi les adultes devraient s’en priver ? Dans la charmante rue Marie et Louise, aux abords du canal Saint-Martin, Bichettes a posé ses valises pour raviver nos souvenirs de gamin. Le restaurant fleure résolument la nostalgie, sa décoration chinée se marie à merveille avec un sol d’origine en terrazzo et des murs dénudés pour un aspect suranné. A table, même chanson : les plats traditionnels de notre enfance sont servis dans une vaisselle dépareillée, ébréchée et trouvée en brocante — l’idée étant de tout mettre au milieu de la table et de se servir généreusement.

> Bichettes. 11 rue Marie et Louise, 75010 Paris.


La Casbah : un pied en France, l’autre au Maroc

« C’est le premier néo-bistrot à Paname qui revisite la cuisine maghrébine traditionnelle avec des influences internationales et des ingrédients frais typiquement marocains (amlou, citron confit, raz el hanout, eau de rose…). Résultat: une cuisine aux accents pop à partager » – Abdel Alaoui
« C’est le premier néo-bistrot à Paname qui revisite la cuisine maghrébine traditionnelle avec des influences internationales et des ingrédients frais typiquement marocains (amlou, citron confit, raz el hanout, eau de rose…). Résultat: une cuisine aux accents pop à partager » – Abdel Alaoui Thibaud Fevrier

La Casbah est morte, vive la Casbah ! Haut-lieu des soirées parisiennes où Prince avait ses habitudes, cette adresse planquée du 11e arrondissement s’est refait une beauté pré-Covid pour glisser sur l’air du temps. Destination des noctambules, la Casbah est également un restaurant où l’assiette n’est pas à négliger car, dirigée par Abdel Alaoui, celle-ci reprend les traditions marocaines pour les marier aux classiques tricolores. La salle, quant à elle, s’est accordée un lifting, sous la houlette de Lola Ferrara-Wyszkop (qui a déjà signé la décoration du speakeasy de la Galerie Perrotin à New York) et du studio Les Autruches (à qui l’on doit l’ambiance des rooftops Le Perchoir). A ne pas manquer : le club, au sous-sol, où le son monte dès le second service.

> La Casbah. 18 rue de la Forge Royale, 75011 Paris.


Martin : les bons basiques

Notre Tour de France parisien s’achève dans une brasserie typiquement… délicieuse !
Notre Tour de France parisien s’achève dans une brasserie typiquement… délicieuse ! Lucile Derveaux

Pour sa nouvelle adresse, le groupe Nouvelle Garde a pensé à tout. Lui qui a réintronisé la gastronomie française au Panthéon du cool parisien inaugurait, le mois dernier, Martin. Ce troisième restaurant, clairement dans la lignée de ses deux grands-frères, Bellanger et Dubillot, reprend naturellement leur esthétique kitsch et fleurissante mais pousse le curseur du bon resto’ plus loin. En effet, l’espace se découpe en deux parties publiques (une cave à vins, une verrière où se dégustera la carte classique) à quoi s’adjoint un laboratoire de charcuteries dans lequel seront dorénavant préparés toutes les cochonnailles servies dans les trois adresses du groupe.

> Martin. 24 rue Saint Ambroise, 75011 Paris.