En conviant des centaines de participants (designers, artisans, architectes d’intérieur, éditeurs et distributeurs), la Paris Design Week rempile début septembre pour une nouvelle édition très attendue. Après la morosité du premier semestre 2020, l’événement s’annonce plus essentiel que jamais afin d’entamer un nouveau rebond d’énergie et d’activité. Né pour sensibiliser le grand public au design, en offrant une visibilité et une prise de parole à tous les acteurs du secteur, le festival de la rentrée constitue cette année une aubaine pour tous les exposants reconduits du salon Maison & Objet. Traditionnellement organisée en parallèle, la grande messe des professionnels du mobilier a en effet été annulée dans le courant du mois du juin face à un trop grand nombre d’incertitudes concernant la crise sanitaire.
Redynamiser l’économie et la culture
Si une Digital Fair doit compenser, autant que possible, l’annulation du salon Maison & Objet, les éditeurs sont nombreux à se reporter sur leurs showrooms parisiens afin de présenter leurs nouvelles collections en physique. Surtout après l’annulation du Salon de Milan, où ils remplissent habituellement leurs carnets de commandes. « Avec cet édition de la Paris Design Week, nous assumons complètement un axe sur le fil, entre la créativité et le commerce. Il s’agit là de redynamiser l’économie et la culture dans un même élan. » souligne Franck Millot. Plus généralement, le directeur de l’opération vante également « un écosystème unique, entre art et savoir faire, qui bâtit la singularité de l’événement » parmi les Design Week du monde entier.
Structurée autour de huit parcours thématiques, la manifestation privilégie notamment un angle durable, à travers des pièces présentées au BHV, à l’Institut Suédois ou dans une exposition du studio 5.5, au sein de l’ancien musée Pierre Cardin. Du VIA au premier étage de la tour Eiffel, investit par du mobilier en acier, quatre grands quartiers condensent la plupart des événements. Aux environs de l’Opéra Garnier et des Champs Elysées, pas moins d’une quarantaine de lieux, dont les fiefs d’Hermann Miller et Vitra, promettent déjà d’ouvrir leurs portes et de multiplier les rendez-vous. Même effervescence du coté de la rue du Bac et de Saint-Germain-des-Près, où le Scandinave Muuto se prépare à inaugurer son premier flagship parisien.
Paris est une fête
Plus au Nord, entre Barbes et Stalingrad, la Paris Design Week s’invite dans les boutiques-hôtels. Après des mois de fermeture, plusieurs établissements renouent de plus bel avec l’accueil du public et des esthètes. A l’image du Parister ou du Pigalle qui doivent chacun présenter une exposition dans leurs lobbys. Dans le Ier arrondissement, Le Roch suit le même exemple tandis qu’un peu partout, un parcours dédié à 30 architectes d’intérieurs dévoile leurs pratiques. Ont déjà répondus présents des figures comme India Mahdavi, Charles Zana, Christian Liaigre, Thierry Lemaire, Pierre Gonalon ou Bismut & Bismut.
Mais le véritable épicentre de la manifestation reste, cette année encore, Le Marais. Entre une quinzaine d’installations disséminées dans l’espace public et des cours d’hôtels particuliers, la Paris Design Week réinvestit la rue du Vertbois ainsi que l’Espace Commines. Sous la verrière de ce dernier, des pièces de collection, issues du dernier salon Collectible, vont côtoyer les projets de jeunes designers, encore peu connus mais déjà récompensés par le Rado Star Prize ou les Grand Prix de la Création de la Ville de Paris. Cette sélection sera présentée dans le cadre du « off » du festival, rebaptisé cette année Paris Design Week Factory.
Le renouveau du « off »
Pensée comme un incubateur de talents, la Paris Design Week Factory s’étendra jusque dans les deux antennes de la Galerie Joseph, situées à deux pas l’une de l’autre. Au 116 rue de Turenne, les travaux de 30 designers émergents se mêleront aux projets des étudiants des écoles de design françaises. Axé sur un angle plus international, le 7 rue Froissart réunira le meilleur du Madrid Design Festival organisé en février dernier. Mais aussi les pièces d’une galerie sud-africaine et de la marque Golden Editions, fondée par Sara Efia Reddin, une jeune designer anglo-ghanéenne qui vit et travaille désormais à Paris.
Inaugurée lors de la Bangkok Design Week, une exposition de l’Institut Français du Design s’exportera également au sein de la Galerie Joseph. A l’honneur, plus de 100 objets et pièces de mobilier qui résumeront trois années de workshops réalisés en collaboration entre des designers français et des artisans thaïlandais, indonésiens et vietnamiens. L’occasion de mettre en lumière un travail de la laque, de la céramique, du bois ou du bambou qui pourrait bien étonner et séduire les éditeurs, architectes et prescripteurs de l’hexagone. Qu’ils soient installés à Strasbourg, Lyon, Lille, Bordeaux, Nantes ou Saint-Etienne, tous pourront d’ailleurs exprimer leur vision du design, lors de la première édition de la France Design Week organisée simultanément.