Ossington Avenue, le meilleur quartier de Toronto ?

Histoire prolétarienne et ambiance branchée… Ossington Avenue, dans l’ouest de Toronto, est un lieu typique de ce début de XXIe siècle. Dans ce havre vibrant et authentique se nichent des enseignes locales de décoration, de cosmétique et de mode, qui alternent avec une scène culinaire variée et gourmande, loin du Downtown touristique.

Comme bien des quartiers branchés de mégapoles, Trinity-Bellwoods au cœur duquel se situe Ossington Avenue, dans l’extrême ouest de Toronto, fut d’abord au XIXe  siècle une vaste zone industrielle. Et plus précisément, un quartier où furent construits les abattoirs et les parcs à bestiaux de la ville naissante, faisant d’Ossington l’un des nombreux meatpacking districts (« quartiers de la viande ») de Toronto.


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Maisons en brique ou en bois érigées au XXe siècle s’alignent le long des rues à l’esprit bohème plantées d’arbres. Des artères à arpenter au hasard pour s’imprégner de l’atmosphère du quartier.
Maisons en brique ou en bois érigées au XXe siècle s’alignent le long des rues à l’esprit bohème plantées d’arbres. Des artères à arpenter au hasard pour s’imprégner de l’atmosphère du quartier. Nathan Cyprys

Une histoire dont on trouve encore certaines traces, comme dans le bâtiment en brique du 88 Ossington, construit par la famille Levack (levez les yeux, le nom apparaît en toutes lettres en haut de la façade), influente dans l’industrie de l’emballage de la viande. D’autres indices fleurissent çà et là le long de l’avenue: bureaux poussiéreux spécialisés dans le transport et l’import-export, espaces de stockage à louer, restaurants populaires…

Un esprit alternatif qui se propage dans les ruelles encadrant Ossington, dont les murs sont couverts d’œuvres de street-art, des « murales » comme on dit en québécois. Ainsi en s’écartant de l’agréable avenue en pente douce et en musardant dans les petites artères bordées de maisons en bois, plus résidentielles, on tombe sur un serpent multicolore, un dragon géant ou des visages de femmes…

Le parc de Trinity-Bellwoods est l’un des plus beaux de Toronto. Sur quatorze hectares, en plus de son aire de pique-nique, sont aménagées plusieurs infrastructures sportives, dont une patinoire artificielle.
Le parc de Trinity-Bellwoods est l’un des plus beaux de Toronto. Sur quatorze hectares, en plus de son aire de pique-nique, sont aménagées plusieurs infrastructures sportives, dont une patinoire artificielle. Nathan Cyprys

On découvre alors l’âme de ce quartier charmant, envahi par la classe créative de la ville, mais qui fut longtemps plus populaire et surtout un secteur d’immigration. Si elle hébergea, dès les années 50, une population essentiellement portugaise qui fuyait la dictature de Salazar, Ossington Avenue rappelle que le Canada est une terre d’accueil pour les migrants du monde entier.

En témoigne la variété des restaurants, cubains, coréens, thaïlandais, malaisiens, libanais, grecs, français… qui composent sa proposition gastronomique. Bien sûr, le revers de cette médaille hype est une certaine uniformisation, matérialisée par des coffee-shops qui jalonnent les rues et des prix plutôt élevés.

Coffee-shops, restaurants, bars, boulangeries… sont autant de lieux de vie animant ce quartier qui a su conserver toute son âme et son authenticité.
Coffee-shops, restaurants, bars, boulangeries… sont autant de lieux de vie animant ce quartier qui a su conserver toute son âme et son authenticité. Nathan Cyprys

Heureusement, les enseignes, elles, sont typiquement canadiennes. Pas de H&M ni de Sephora, mais Tilley, griffe canadienne spécialisée dans le vêtement outdoor imperméable, créée pour la météo locale ; Formula Fig, la marque de cosmétiques fondée par deux amies en 2019 à Vancouver; Sundays, l’éditeur et distributeur de mobilier imaginé, lui, par quatre passionnés de design; ou encore l’historique Downtown Winery, tenue par la même famille depuis trente-cinq ans…

Autant d’adresses indépendantes qui font le sel de ce quartier paisible et vibrant, branché et authentique, un équilibre précaire dont il faut profiter avant de retourner au Drake, l’hôtel le plus proche et le plus en phase avec l’esprit d’Ossington…


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