Visiter Toronto à travers ses plus beaux chefs d’œuvre architecturaux

Le paysage architectural de Toronto est l’un des plus riches d’Amérique du Nord. Brassage de styles et d’époques, la ville témoigne de son passé et regarde vers l’avenir. Si Frank Gehry, natif de Toronto, y construira bientôt son plus haut gratte-ciel, les bâtiments remarquables ne manquent pas dans l’ardente cité torontoise.

Ancien village fortifié puis comptoir commercial, « York » devient une province du Haut-Canada à la fin du 18e siècle. Colonisée par les Anglais, qui entreprennent une urbanisation géométrique. Un écho à New York, qui se tient à quelque 400 kilomètres de là, bâtie elle aussi sur le même principe de blocs. Vue de loin, la skyline canadienne n’est pas sans faire écho à celle que dessine Manhattan. Ce n’est pas pour rien que l’on compare si souvent ces deux cités nord-américaines, dynamiques, créatives et inspirantes. Véritable melting-pot architectural, Toronto se construisit au fil de son histoire et en parallèle des cultures qui l’ont habitées. Si ses plus anciens bâtiments empruntent leurs lignes aux styles traditionnels de l’Empire britannique, c’est à partir de la Seconde Guerre Mondiale que la métropole entame sa mue vers une architecture moderne.

La ville moderne

De nombreux architectes de renom ont façonné la ville. À commencer par Frank Gehry, l’un des plus importants architectes de notre époque, qui y est né. De Norman Foster à Will Alsop, en passant par IM Pei, bien d’autres signatures prestigieuses ont façonné les courbes de Toronto. Les premiers gratte-ciels torontois poussent dès la fin du XIXe siècle. La ville qui accueille de plus en plus d’habitants, fuyant les campagnes au profit des avantages d’une cité moderne. En découle l’apparition du modernisme, courant architectural cherchant l’équilibre entre la fonction, la rationalité et une certaine originalité de la forme. Quelques exemples d’un fonctionnalisme pur — principe selon lequel la forme d’un bâtiment ne doit être que l’expression de son usage ­— croissent, notamment dans le Financial District. C’est le cas du Toronto Dominion Centre de Mies van der Rohe (1969).

Le modernisme qui reprend donc les idées du fonctionnalisme tout en les adaptant à une certaine esthétique, gagne en popularité. Toronto devient alors une galerie architecturale à ciel ouvert. A ce titre, le nouvel Hôtel de ville inauguré en 1965, œuvre de l’architecte finlandais Viljo Revell, n’a jamais cessé d’être vu comme emblématique de la Ville Reine. Le postmodernisme fait littéralement pousser Toronto hors du cadre dès le passage au troisième millénaire, notamment sous l’impulsion de l’un des maîtres du genre, Frank Gehry. Ce renouveau architectural s’accompagne d’un renouveau urbanistique. D’anciens sites industriels sont réhabilités et transformés. Le Distillery District par exemple, quartier abritant naguère l’une des plus importantes distilleries de whisky du pays. Aujourd’hui  il représente la portion de la ville hyper créative où découvrir de nouvelles boissons brassées et de petites boutiques indépendantes.

Le fruit d’un concours international d’architecture international, l’hôtel de ville de Toronto est l’un des monuments les plus distinctifs de la ville.
Le fruit d’un concours international d’architecture international, l’hôtel de ville de Toronto est l’un des monuments les plus distinctifs de la ville.

L’emblème de la ville

La véritable icône c’est elle. Totem reconnaissable entre mille, la construction de la Tour CN est motivée, dès 1973, par l’abondance de gratte-ciels qui se multiplient et obstruent les signaux radio. Fière de ses 553,33 mètres de haut, elle a été pendant 34 ans la plus haute tour au monde avant d’être dépassée en 2010 par le Burj Khalifa.

Aujourd’hui, l’antenne de la tour diffuse encore les signaux de 17 stations de radio et de télévision, mais là n’est plus sa vocation. A l’image de notre Tour Eiffel, la silhouette de cette grande dame longiligne devient le symbole de toute une ville, que l’on retrouve allégrement sur les cartes postales et dans les magasins de souvenirs. Elle est également l’une des attractions touristiques les plus importantes de la ville puisqu’elle se visite jusqu’à son 33e étage.

En effet la CN Tower culmine à 553,33 mètres, autrefois appelée la tour nationale du Canada.
En effet la CN Tower culmine à 553,33 mètres, autrefois appelée la tour nationale du Canada.

Les bâtiments remarquables de Toronto

Les passionnés d’architecture contemporaine se baladeront allégrement le nez en l’air dans les rues de Toronto. De l’extension du Musée royal de l’Ontario, structure hors du cadre imaginée par Daniel Liebeskind (2016), aux lignes reconnaissables entre mille du style de Frank Gehry, qui a transformé la Art Gallery of Ontario en 2018, les starchitectes n’en finissent pas de métamorphoser la ville à coups d’extravagance et de prouesse technique.

Frank Gehry a rénové la Art Gallery of Ontario.
Frank Gehry a rénové la Art Gallery of Ontario.

Plus consensuel, mais avec le ciel comme ultime limite, des architectes comme l’agence MAD (les Absolute Towers que les Torontois ont surnommées « les tours Marilyn » 2012) ou, plus récemment, Renzo Piano (palais de justice de Toronto, 2022) étirent Toronto à la verticale.

Bientôt, Frank Gehry, encore lui, donnera à la skyline de Toronto une nouvelle raison de refuser toute comparaison avec sa voisine new-yorkaise, sous la forme de deux tours d’habitation nommée Forma, dont la livraison est prévue en 2028. Toujours plus haut.

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