Marazzi a vu le jour à Sassuolo, dans la province de Modène, connue depuis le XVIIe siècle pour ses artisanats de terre cuite et qui deviendra l’un des points névralgiques de la création céramique en Italie. Après la guerre, l’activité engendrée par la construction des fours et l’aménagement de cycles de production d’avant-garde prend un tour industriel. Dans les années 50, Pietro Marazzi, fils du fondateur Filippo Marazzi, investit pour mécaniser l’ensemble. Les premières grandes collaborations avec les agences d’architecture et de design débutent à cette époque et se poursuivent dans les années 70 avec le lancement de la collection « Alta Moda », et aussi avec des lignes signées Biki, Paco Rabanne, Federico Forquet ou Nino Caruso, auteur de « Forme », premier exemple d’industrialisation de modules de céramique en 3D.
Plus tard, « Sperimentazioni », de Roger Capron, complète le catalogue, ainsi que les grands panneaux à l’aspect de silhouettes de femmes d’Amleto Dalla Costa ou aussi « Raku », de Setsuko Nagasawa. En 1978, Filippo Marazzi reprend la direction et fait du groupe le principal producteur mondial de céramique. Cette stratégie est renforcée en 1989 par le rachat d’un concurrent d’envergure, Ceramiche Ragno. En 1986, Enduro, un alliage encore plus résistant, est breveté. La couleur devient alors reine avec la gamme « I Colori Marazzi ».
Les créations gagnent le secteur public, les aéroports, les grandes surfaces commerciales, les réalisations architecturales comme la tour Arcobaleno de Milan, rénovée en 1990 pour la Coupe du monde de football. En 2000, la maison lance des dalles encore plus importantes (75×150 cm) sans pour autant faire baisser la qualité et l’esthétique. En 2010, le premier grès à effet bois naturel, « Treverkhome », devient le chouchou des spas et centres de bien-être, des restaurants et des boutique-hôtels. La même année voit le lancement du grès cérame cristallisé breveté Sistem A, à la belle surface brillante.
En 2013, la société intègre Mohawk Industries, Inc., une multinationale cotée à la Bourse de New York et située à Atlanta, en Géorgie. Elle porte une attention croissante au respect de l’environnement en privilégiant une production à cycle fermé, assurant ainsi la restauration des carrières, la gestion des déchets, l’optimisation de la consommation énergétique et le recyclage des eaux industrielles. Quant aux « chantiers » de l’année, on retiendra en premier lieu la rénovation du siège historique de Sassuolo (le site de Fiorano l’a été en 2015, celui de Finale Emilia en 2016), avec les deux showrooms Marazzi et Ragno, et le Crogiolo, la partie la plus ancienne du site.
Par ailleurs, le projet « Augmented Surface », signé Antonio Citterio et Patricia Viel, et organisé avec le magazine Interni dans la cour de la Pharmacie de l’université de Milan et dans le showroom du fabricant, a de nouveau confirmé le style de performance architecturale qui passionne Marazzi, révélant toute la magie des effets optiques que des dalles « toutes simples » peuvent opérer…
Showroom Marazzi.
63, boulevard Saint- Germain, 75005 Paris.