La maison japonaise de Kenzo Takada est en vente à Paris

En 2009, la «villa Kenzo» avait été acquise pour 12 millions d’euros par Pascal Breton. Deux ans après, elle est passée aux mains de l’entrepreneur français Olivier Chouvet pour un prix inconnu. Aujourd’hui, cette maison au fort esprit japonais, renouée de l’architecte Kengo Kuma, est de retour sur le marché.

Pour son ancien propriétaire, l’emblématique styliste et couturier fondateur de la marque Kenzo et disparu en 2020, c’était « une maison de vacances» à deux pas de son bureau pour s’évader, comme il disait en 2008 à Marie Claire. Aujourd’hui, la maison de Kenzo Takada plongée au cœur de Paris, près de la place de la Bastille, a été mise en vente par Christie’s International Real Estate. Tentés ? 

Pour “villa Kenzo” il s’agit de la troisième vente.
Pour “villa Kenzo” il s’agit de la troisième vente. Christie's

En ce qui concerne le prix, aucune information n’a filtré mais l’évaluation ferait sans doute tourner la tête à plus d’un. Pas étonnant : il s’agit d’une villa issue d’un bâtiment résidentiel du 18e siècle de 13 778 mètres carrés sur trois étages, dotée de 4 chambres, 6 salles de bains, un salon, un jardin japonais, deux salles de réception, deux salles à manger et deux cuisines, sans oublier une salle de musique, un bureau et une salle de fitness. Bref, un havre de paix caché au milieu du chaos de la ville.

En 2018, la maison a fait objet d’une rénovation de l’architecte Kengo Kuma.
En 2018, la maison a fait objet d’une rénovation de l’architecte Kengo Kuma. Christie's

Construite en 1989, en 2018 la villa a fait objet d’une rénovation de l’architecte Kengo Kuma, connu pour avoir conçu des bâtiments japonais célèbres tels que le Japan national Stadium et le Suntory Museum of Art à Tokyo, mais aussi pour ses projets résidentiels intimistes.

Un couloir clos à la porte accueille les invités et mène directement au cœur de la maison : un pavillon qui s’ouvre sur un jardin japonais.
Un couloir clos à la porte accueille les invités et mène directement au cœur de la maison : un pavillon qui s’ouvre sur un jardin japonais. Christie's

La convergence éclectique de l’Orient et de l’Occident est enrichie d’une vénération de maître zen pour la nature, bases de la vision artistique du designer franco-japonais qui a bouleversé la mode des années 70, 80 et 90. L’esprit de ses collections polychromes d’imprimés de jungle et de graphismes brillants se reflète bien dans les espaces de la maison de Kenzo Takada imaginée par Kengo Kuma issus de matériaux de construction traditionnels japonais, dont la céramique, la pierre, le bambou et le bois. 

Le jardin est pivot autour duquel tournent toutes les autres pièces véritable joyau de la maison.
Le jardin est pivot autour duquel tournent toutes les autres pièces véritable joyau de la maison. Christie's

À la manière de l’entrée dans un sanctuaire, un couloir accueille les invités et les mène directement au cœur de la maison : un pavillon décoré de tatamis en paille de riz et portes coulissantes shoji qui s’ouvre sur un jardin japonais, pivot autour duquel tournent toutes les autres pièces et véritable joyau de la maison. «Je voulais reconnecter les espaces entre eux. Je cherchais à créer de la profondeur, afin que l’utilisateur éprouve une continuité. La fluidité est une idée très japonaise », expliquait Kengo Kuma à AD en 2018.

Dans cet espace au sable blanc, entourant un peuplier « pleureur» sur une base de marbre noir et une statue khmer flottante sur le bronze, cerisiers et érables, bambous, genévriers, lichens, mousses, rochers et cascades imitent le calme et la sérénité du paysage japonais. Depuis un ponton en bois, on peut observer ce qu’on appelle un « étang à koi», un bassin typiquement japonais animé par la vie des carpes koi. Son futur propriétaire sera donc forcément un amoureux du décor oriental. 

Dans le jardin, cerisiers et érables, bambous, genévriers, lichens, mousses, rochers et cascades imitent le calme et la sérénité du paysage japonais.
Dans le jardin, cerisiers et érables, bambous, genévriers, lichens, mousses, rochers et cascades imitent le calme et la sérénité du paysage japonais. Christie's

C’est la troisième fois que la villa Kenzo est en vente. La première fois, en 2009, elle avait été acquise par Pascal Breton, ex-PDG de la maison de production Marathon Images, pour 12 millions d’euros. De retour sur le marché en 2014, la maison est passée entre les mains d’un entrepreneur français, Olivier Chouvet, pour un chiffre inconnu. Les prix du marché immobilier parisien ayant connu depuis dix ans une forte hausse, et compte tenu de la rénovation intervenue en 2018, aujourd’hui la vente pourrait atteindre facilement les 15 millions d’euros et plus.

L.P.