Dorothée Meilichzon décore une maison bulle aux airs de soucoupe volante

Vous rêvez d'acquérir une maison bulle ? Découvrez le projet inspirant de la célèbre architecte d'intérieur.

Au cœur du Vexin s’est enraciné en 2014 un pan d’histoire de l’architecture française, qui raconte une de ses périodes les plus expérimentales : la maison bulle six coques de Jean-Benjamin Maneval. Un petit bijou revisité par la designeuse et architecte d’intérieur Dorothée Meilichzon.

Extérieur de la maison bulle conçue dans les années 60 par Jean-Benjamin Maneval
Extérieur de la maison bulle conçue dans les années 60 par Jean-Benjamin Maneval karel balas

Retour dans les années 1960. L’architecte et urbaniste français Jean-Baptiste Maneval planche sur ses premières ébauches de maison bulle. L’objectif ? Concevoir des résidences secondaires, dont l’ergonomie est pensée pour une famille de quatre personnes. Cette petite bâtisse préfabriquée et sans fondation de 36 m2 se compose de six coques de polyester armé indépendantes. L’espace de chacune d’entre elles doit être optimisé. Il s’agit d’une véritable petite révolution, qui aboutit à une production entre 68 et 70.

Une bulle de confort en pleine nature

Chambre de la maison bulle
Chambre de la maison bulle karel balas

Cinquante ans plus tard, le collectionneur fait l’acquisition aux enchères d’une de ses fameuses maisons bulle six coques de 68. Il l’installe dans son domaine familial, dans un ancien haras du Vexin. Il va alors s’offrir les services du studio Kif pour repenser cet ovni architectural, conçu vide par Jean-Benjamin Maneval, et en faire « une bulle de confort en pleine nature, sur la base d’une suite d’hôtel ».

Entrée de la maison bulle
Entrée de la maison bulle karel balas

Dorothée Meilichzon rejoint alors ce projet de maison bulle. Si l’architecte d’intérieur et designeuse était face à une page blanche, celle-ci souhaitait s’inscrire dans la continuité du travail de Maneval, en suivant une règle : l’absence d’angle droit. Ainsi, chaque meuble a été conçu et pensé pour évoquer le double arrondi de la coque.

Lampadaire petite modulation d’Axel Chay
Lampadaire petite modulation d’Axel Chay karel balas

Avec comme dénominateur commun une épaisse moquette marron orangé, chaque coque de cette maison bulle affiche sa petite particularité. Un luminaire jaune en acier jaune, «Lampadaire Petite Modulation » signé par le Marseillais Axel Chay accueille la visiteur dans la coque « entrée ». L’espace nuit est habillé d’un tissu Edinburgh Weavers, grand nom du textile britannique, dont les motifs font écho au travail de Victor Vasarely, figure de l’art optique. Le propriétaire des lieux en est collectionneur.

Espace cuisine
Espace cuisine karel balas

Quant à la coque « cuisine », elle affiche un meuble en acier inoxydable sur mesure.

Dans la partie salon, où sont installés deux bancs arrondis, les amateurs de belles pièces reconnaîtront sans peine la lampe « Chimera » de Vico Magistretti.

Salle de bain
Salle de bain karel balas

Pour ce qui est de l’espace salle de bain, il affiche du marbre rutilant Arabescato.

WC Trônes
WC Trônes karel balas

Dans les toilettes situés dans la coque « bois », une cloison coulissante en noyer dissimule des WC signés Trône.

Dressing
Dressing karel balas

L’autre moitié de la cellule abrite aussi un dressing. Et au centre de cette marguerite de polyester, trônent une table ronde, quatre fauteuils et deux poufs « Mushroom » de Pierre Paulin.

La petite suite grand luxe offre un voyage dans le temps avec le meilleur de notre époque, en compagnie des biches et des sangliers qui s’offrent quelques apparitions furtives dans ce décor idyllique.