Luca Niccheto signe une cuisine modulaire pour Scavolini

Trois questions au designer italien qui se prête, pour la première fois, à l'exercice de la conception d'une cuisine.

Une nouvelle fois, le fabricant italien Scavolini s’associe à une pointure du design pour imaginer un système d’aménagement. Place cette fois à Luca Niccheto et Jeometrica. Entretien.

Portrait du designer Luca Niccheto
Portrait du designer Luca Niccheto Morgan Norman

IDEAT : Scavolini vient de lever le voile sur Jeometrica. Quelle en est l’inspiration ?

Luca Niccheto : L’idée d’une cuisine pour chacun d’entre nous. Le projet est né en pleine pandémie, laquelle nous a fait redécouvrir des valeurs liées à l’art culinaire : nous sommes tous devenus chefs ou cuisiniers en herbe. J’ai voulu introduire l’idée de l’art, non seulement dans le rituel culinaire, mais aussi dans le mobilier, qui permet de cuisiner et de définir un environnement. L’inspiration vient aussi d’architectes ou d’artistes issus d’univers différents : Gio Ponti, Ellsworth Kelly, Donald Judd. Tous avaient une vision de la représentation en modules, en géométrie et en couleurs et ont créé un message, une œuvre. La cuisine étant constituée de modules, j’ai choisi cette direction. Je lui ai associé ce qui, pour moi, est l’un des environnements les plus typiques de l’hôtellerie-restauration en Italie : la trattoria, où l’on retrouve souvent la notion du fait maison.

IDEAT : Concevoir une cuisine est une première pour vous. Comment avez-vous abordé ce nouveau projet ?

Luca Niccheto : C’était intéressant de créer pour Scavolini, entreprise positionnée sur un marché moyen et haut de gamme, car il s’agissait non seulement de concevoir une cuisine pour un public qui veut un objet statutaire, mais aussi d’imaginer un lieu apprécié des familles. Il nous a fallu prendre en considération la standardisation, la production, les dimensions, les modules, qui font partie d’un système global, y compris celui, industriel, de l’entreprise…  Travailler avec des contraintes aussi importantes était un défi en tant que designer et en tant que studio, ce qui n’a rien d’anodin.

IDEAT : La collection s’accompagne d’accessoires : chaises, tabourets, tables, lampes. Pourquoi ?

Luca Niccheto : Scavolini nous a laissé la liberté d’inclure une série d’objets et d’accessoires pour mieux véhiculer le concept. Ce n’était pas une demande spécifique pour des objets précis, mais l’occasion de créer un projet global. Car au-delà de l’objet lui-même, une fois associé à d’autres éléments, il forme un projet et un mode de vie.