En 2021, l’hôtel Paradis Pietrasanta voyait le jour au sein de la petite ville éponyme transalpine, véritable Saint-Paul de Vence à l’italienne. Alain Cirelli, l’un des deux propriétaires, a découvert ce lieu prisé des sculpteurs de marbre (la carrière Carrare est à deux pas) et autres artistes dans les années 90 alors qu’il faisait ses classes à Florence dans la restauration.
Tombé amoureux de cette cité devenue aujourd’hui un lieu de balade pour les flâneurs en provenance de la côte, attiré par l’ambiance de ses galeries d’art ouvertes tard le soir, il décide vingt ans plus tard de s’installer dans la région. Fils d’hôtelier, secrètement animé par le désir de retrouver l’énergie de l’établissement tenu dans sa jeunesse par ses parents, de se replonger dans ces souvenirs d’enfant et de créer un lieu où pourraient séjourner famille et amis, l’ancien galeriste met la main en 2017 sur un vieux palazzo à moitié abandonné, qu’il transforme en hôtel de luxe grâce à l’aide de l’agence Point3architecture et du paysagiste Jean Mus.
Deux adresses, un même esprit
A 3 kilomètres seulement de cette première adresse, une ferme dotée d’une dizaine de serres, d’oliveraies et même d’un poulailler alimente le restaurant de Paradis Pietrasanta et permet aux passants d’acheter oeufs et légumes de saison, bio et locaux. “Ils possèdent même un atelier de pâtes fraîches en ville”, renchérit Thibaut Julien, cofondateur de Point3architecture.
Sur ces vastes terres agricoles, l’agence vient de finaliser pour le couple un deuxième hôtel encore plus confidentiel. La bâtisse rustique typique du style toscan de la fin du XIXe siècle a été agrandie de part et d’autre et restaurée avec la volonté d’établir une continuité esthétique avec le premier bâtiment. “Nous avons réutilisé les mêmes éléments, notamment les enduits à la chaux et les sols en terre cuite, continue Thibaut Julien. Nous avons conçu les espaces de réception comme ceux d’une grande villa bourgeoise avec une multitude de salons, une bibliothèque, une salle de billard et une immense table à manger qui peut recevoir 18 convives.” Soit 9 chambres d’environ 40 mètres carrés chacune mais également un cinéma privé, une salle de massage, un sauna et une piscine.
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Un hommage à Pietrasanta, terre des sculpteurs de marbre
Pour donner plus de cachet et d’authenticité au lieu, Thibaut Julien et ses collaborateurs ont mixé meubles contemporains et mobilier vintage, dont une partie provient de la collection personnelle d’Alain, cet ancien galeriste à Paris qui a tout revendu avant de poser ses valises en Italie. “Il possédait notamment des pièces de Mathieu Matégot et de Knoll datant des années 50. Nous y avons ajouté des éléments seventies qui apportent une touche déco.” Évidemment, le marbre tient une place de choix : toutes les douches ont été façonnées dans ce matériau issu de la carrière Carrare située à une vingtaine de kilomètres de là, et les vasques taillées dans des blocs de matière brute.
L’art est également au centre du projet, hommage à Pietrasanta, terre des sculpteurs de marbre. “En écoutant les histoires des sculpteurs basés à Pietrasanta dans les années 80, nous avons décidé de recréer un atelier d’artiste. Par ailleurs, la région regorge de studios, même fermés, et nous avons ainsi pu mettre la main sur des collections de modèles en plâtre que nous avons installés dans la salle de restauration du premier bâtiment. Dans le second lieu, vous pouvez admirer des œuvres dans les jardins et même un David à l’échelle 1 dans l’une des serres.” Le tout situé dans la campagne toscane, un écrin de verdure, loin du tumulte de la ville. “Ici, le temps s’arrête, confirme Thibaut Julien. Son atmosphère apaisante crée un retour à la nature.”
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