À 35 ans, Timothée Leclabart a déjà mené plusieurs vies. Cet autodidacte proclamé a finalement beaucoup étudié: à Paris, les lettres, l’histoire de l’art et le cinéma, à Londres, le commissariat d’exposition de design.
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Un hommage aux arts décoratifs
Résultat, le stagiaire du salon PAD Paris a fini par être exposé à celui de Londres, se retrouvant ainsi au coeur d’un univers déjà appréhendé, « de la rédaction de textes au lavage du sol ». Son mobilier témoigne de son intérêt pour les arts décoratifs. « S’en inspirer pour créer un objet, c’est ce qui me motive », affirme-t-il.
Son attirance pour le design naît lors d’un stage de cinq mois à la Carpenters Workshop Gallery, à Paris. « Dimension artistique, profusion des matériaux, le top », résume Timothée Leclabart. Le jeune homme file à Londres en vue de décrocher un master Curating Contemporary Design. Puis, de retour dans la capitale, il intègre la galerie James, spécialiste du design brésilien vintage, et accompagne ses fondateurs durant huit mois au Brésil, lorsqu’ils déménagent à Trancoso (dans l’État de Bahia).
Une fois revenu, il intègre la Galerie Alexandre Guillemain. Mobilier français ou américain, l’immersion est totale. En 2019, au PAD London, la galerie Mouvements modernes expose Curved, sa première table, au plateau rappelant la piscine de la Casa das Canoas d’Oscar Niemeyer.
Dans la cour des grands
En 2023, elle lui consacre à Paris un premier solo show. Six cubes de sodalite sculptée font sensation dans l’ancien siège du journal Libération. À côté, son fauteuil Canné, « démontable, réparable et produit en France », ajoute son auteur, rappelle le design brésilien.
Lors du dernier salon Maison&Objet, Timothée Leclabart a présenté sa collection de chaises « Boo », dessinée pour sa fille Jane, évocations des Shadoks ou des Barbapapa. En 2024, s’il observe une « effervescence de dingue dans le design », il conclut: « Aujourd’hui, j’ai plutôt envie de me mesurer à d’autres problématiques que celles de l’artiste designer. C’est génial d’avoir toujours eu carte blanche, mais je voudrais aussi me confronter aux contraintes. Cela m’intéresserait beaucoup de faire une chaise, empilable et économique. »
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