Fragile, éphémère, délicat… La poésie du papier inspire les créateurs. Il serait presque une allégorie du temps présent, source d’une nécessaire légèreté. Au besoin de caresses s’ajoute la recherche de matières écoresponsables. Le papier, utilisé depuis des siècles en Asie pour la mode comme la décoration, trouve alors un nouvel écho.
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Le papier comme matière première
Lors du défilé printemps-été 2024 d’Issey Miyake, l’artiste Yoshihisa Tanaka a construit un décor de feuilles de papier plissées, flottantes au rythme des mannequins. La collection de robes drapées de Satoshi Kondo se voulait une ode au vent et à la lumière.
En collaborant avec l’architecte japonais Kengo Kuma pour sa collection masculine printemps-été 2024, Silvia Venturini Fendi a imaginé une nouvelle version du sac Peekaboo en papier waranchi, mêlant fibres de coton et écorce d’arbres.
En 1951, le sculpteur Isamu Noguchi a créé plus d’une centaine de modèles de ses désormais célèbres lampes Akari en papier washi – dont le processus de fabrication ne nécessite aucun produit chimique –, sur des armatures de bambous.
De multiples possibilités
En Occident, cette matière se glisse également un peu partout. L’éditeur danois Carl Hansen&Son utilise la corde de papier depuis plus de soixante-dix ans pour tisser ses assises.
Hans J. Wegner l’avait choisie dès 1950 pour sa chaise Wishbone, dont la résistance est estimée à plus de cinquante ans. Aussi appelée corde danoise, elle est récemment reparue sur la nouvelle version de la chaise PK1 de Poul Kjærholm (1955).
Enfin, Bentley Home valorise les dernières innovations avec cette matière sur une série de tables basses confectionnées en Paper Factor©, une sorte de papier mâché artisanal, high-tech et hydrofuge développé par l’architecte Riccardo Cavaciocchi, qui s’est inspiré des travaux de recherche de sa mère, restauratrice d’oeuvres d’art à Lecce.
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