Les recherches autour des nouveaux matériaux vont bon train et alimentent la réflexion des designers dans le monde entier. Il en est un qui attire et intrigue: le mycélium.
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Le mycélium, une matière en devenir
Cet appareil végétatif des champignons, composé de filaments blancs ou hyphes (d’où son appellation de « blanc de champignon »), possède diverses propriétés, selon la souche et le substrat utilisés, les conditions de croissance (lumière, humidité, température), etc.
Il est possible de faire croître un mycélium élastique, plutôt destiné au substitut de cuir, ou un spécimen plus résistant, que l’on emploiera comme élément de construction (sous la forme de briques, par exemple).
Cette matière fongique offre aujourd’hui une alternative très sérieuse au plastique, aux mousses ou aux textiles issus du pétrole. Naturelle, elle est aussi durable puisque, selon l’analyse de cycle de vie (ou ACV), soit « du berceau à la tombe », son impact carbone est neutre, voire négatif !
Le mycélium demande en effet peu d’énergie pour sa production – circulaire, car utilisant des déchets telles la sciure de bois ou la chènevotte (la partie ligneuse du chanvre). Inerte, il n’émet ni toxines ni allergènes et est 100 % recyclable. Fort de ces atouts, il a fait l’objet ces dernières années de multiples expérimentations.
De multiples innovations
Le studio Klarenbeek&Dros a ainsi édité sa Mycelium Chair (2018-2019), fruit d’une bio-impression en 3D. La designeuse Emilie Burfeind a dévoilé Sneature (2020), une chaussure 100% biodégradable à semelle en mycélium.
Les sociétés Myceen et Mogu proposent, elles, divers objets réalisés avec cette matière: lampe, assise, panneau acoustique… L’architecte David Benjamin a construit à New York, en 2014, la tour Hy-Fi en briques de mycélium et en tiges de maïs. Lors de la foire Collectible qui s’est tenue à Bruxelles en mars, Katja Hettler et Jula Tüllman ont présenté leur tabouret Mycelia.
Quant à Ligne Roset, la marque a annoncé sa volonté de recourir à grande échelle au reishi, un champignon utilisé dans la fabrication du cuir végétal selon la technique Fine Mycelium développée par l’entreprise MycoWorks, qui a inauguré en octobre dernier un site de production de 1200 m2.
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