Présentée au Centre Pompidou et envisagée comme la cohabitation de différents regards artistiques, l’exposition « Corps à corps. Histoire(s) de la photographie » offre une réflexion sur la notion même de collection puisque, selon Marin Karmitz – homme de cinéma, fondateur de la société MK2 –, il s’agit avant tout de faire dialoguer des images au traitement original abordant des sujets identiques pour révéler des correspondances.
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Associer collection privée et collection publique pour répondre à la question « Comment l’image raconte-t-elle les corps et les identités qui les incarnent ? » permet de regrouper les photographies d’artistes comme Annette Messager, William Klein, Brassaï, Man Ray, Zanele Muholi, Walker Evans ou encore Dora Maar. Réparti en sept sections, le corpus d’oeuvres couvre à la fois les représentations individuelle et collective, les corps contraints et libres, le camouflage et la disparition, les anonymes et les personnalités…
Ainsi, nulle approche scénographique suivant les grands genres et techniques de la photographie, mais plutôt des propositions de thématiques qui font émerger aussi bien des liens historiques entre les oeuvres et les artistes que des réflexions plus inédites. Parmi les 500 photographies rassemblées, le portrait occupe un rôle prépondérant.
C’est en effet la partie du corps qui révèle l’identité d’un individu et, par extension, depuis laquelle peut s’établir une relation. Si l’exposition débute par la mise en lumière d’une multitude de visages, elle se clôt par leur dissimulation, via des procédés comme le photomontage, le floutage, la double exposition…
Il est aussi, et peut-être avant tout, question de la relation entre le corps du regardeur et celui du regardé. À la fois outil, trace et empreinte, les modèles photographiés deviennent les points de départ d’une infinité de scénarios qui confrontent une passionnante diversité d’approches.
> « Corps à corps. Histoire(s) de la photographie ». Au Centre Pompidou, Paris (IVe), jusqu’au 25 mars 2024. Centrepompidou.fr
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