Le beau du mois : des bonbons à foison, du mobilier léché et un lieu hybride où s’évader

Tous les mois, une sélection du meilleur des tendances, objets de décoration et dernières expositions, histoire de satisfaire nos becs sucrés, d'ouvrir nos horizons design et de fouiller au fond de mers imaginaires.

Tendance : Au pays de Candy

La folie sucrée tout droit sortie du film « Wonka » envahi nos intérieurs.
La folie sucrée tout droit sortie du film « Wonka » envahi nos intérieurs.

« Who can take a sunrise, sprinkle it with dew / Cover it in chocolate and a miracle or two / The candy man, the candy man can » Non, il ne s’agit pas du décor de Charlie et la Chocolaterie (Mel Stuart, 1971) ou du dernier Wonka porté par Timothée Chalamet (Paul King, 2023), mais bien d’objets acidulés appétissants à croquer. Supertoys Supertoys crée Cosmic Flower (1), un bout de canapé en résine rose Malabar qui semble aussi tendre qu’une boule de gomme. Pierre Gonalon dessine pour la Manufacture des Émaux de Longwy le vase Chou (2) aux allures de guimauve. Dans le même esprit, Simone Post, pour le projet Basketclub, façonne un panier gourmand à partir de chamallows (5). Goodmoods, le bureau de style-galerie-maison d’édition fondé par Julia Rouzaud en 2015, twiste le pied de sa lampe Mallow (4) quand Polspotten entortille celui de sa table buble-gum comme un chewing-gum (7). La créatrice Helle Mardahl, inspirée de ses souvenirs d’enfance, à mi-chemin entre Alice aux pays des Merveilles et le fameux livre de Roald Dahl crée, imagine bonbonnières, verres à cocktail, gobelets, présentoirs et carafes dragées (3) aux noms de friandises. Sebastian Herkner, lui, conçoit pour Pulpo, un luminaire rayé comme un berlingot (8) et le collectif Uchronia donne un nom de sucre d’orge à son lampadaire Candy Cane (9). Quant au modèle Caramellissima (6) du fabricant de montres suisses Swatch, il reprend l’idée des colliers de pastilles sucrées qui faisaient rage dans les cours de récrée.


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Initiative : plein phare sur la nouvelle garde du design

La bibliothèque Crotto de Thomas Defour pour 13Desserts.
La bibliothèque Crotto de Thomas Defour pour 13Desserts.

Made in Design met à profit sa force de frappe ainsi qu’un espace dédié au Printemps Haussmann (Paris 9e) afin de mettre en lumière, chaque mois, un créateur émergent à suivre absolument. Le label 13Desserts, basé entre Paris et Hyères et fondé par Clément Rougelot et Kevin Dolci, inaugure l’initiative et exposera des pièces inédites et d’autres déjà bien connues des férus de collectible design dans le grand magasin parisien du 18 janvier au 19 février prochain.

Pop-up 13Desserts pour Made in Design du 18 janvier au 19 février 2024 au Printemps Haussmann et mise en ligne des produits dès le 18 janvier sur le site Madeindesign.com.

Exposition : le verre en majesté

Le projet « Les reliques de Marseille » fait partie de l’exposition « Le Verrre ». © Tadzio/Fondation d’entreprise Hermès
Le projet « Les reliques de Marseille » fait partie de l’exposition « Le Verrre ». © Tadzio/Fondation d’entreprise Hermès

Ce projet-ci s’inscrit dans le temps long. Initiée en 2021, la cinquième édition de l’Académie des savoir-faire organisée par la Fondation d’entreprise Hermès s’achève aujourd’hui par une exposition à La Grande Place, le musée du Cristal Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche. Sous la direction pédagogique du designer Noé Duchaufour-Lawrance, vingt-deux artisans, designers et ingénieurs ont pu approfondir leurs connaissances du verre et expérimenter la matière. Après un semestre passé à écouter des conférences et à participer à des masterclass, les voici la main dans le cambouis à Marseille, au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva) pour un atelier final de quinze jours. Noé Duchaufour-Lawrance a alors demandé à ces créatifs répartis en cinq groupes interdisciplinaires de réinterpréter la bouteille ambré de l’alcool laiteux emblématique de la Cité Phocéenne. Notre projet préféré ? Sans doute « Les reliques de Marseille », pour lequel les membres se sont servi des flacons comme matière première afin de créer des vestiges fantasmés trouvés au fond d’une mer imaginaire.

> Exposition « Le Verre » jusqu’au 28 avril 2024 à La Grande Place, musée du Cristal Saint-Louis Rue Coëtlosquet, à Saint-Louis-lès-Bitche (France). Tél. : 03 87 06 64 70

Mobilier : toute première fois

La première collection de mobilier Kuky séduit par ses lignes courbes et ses tons neutres. (c) Natelee Cocks
La première collection de mobilier Kuky séduit par ses lignes courbes et ses tons neutres. (c) Natelee Cocks

Après être passée par les milieux de l’art et du retail, Valentina Piscopo, désireuse de suivre les traces de sa famille d’entrepreneurs, fonde en 2019, à Dubaï, son propre studio dédié à l’aménagement d’espace. Quatre ans après le lancement de Kuky, l’architecte d’intérieur ajoute une nouvelle corde à son arc en imaginant une première collection de meubles. « Si j’avais déjà en tête quelques idées, ce n’est qu’après le décès de mon père, en mars 2021, que j’ai eu envie qu’elles deviennent réalité, se souvient l’Italienne de 32 ans. Chaque pièce est un clin d’oeil à cet homme : les choses qu’il aimait, le nom de sa mère, l’endroit où il travaillait… La gamme, harmonieuse, est le reflet des intérieurs que nous imaginons chez Kuky, de leur esthétique douce, sophistiquée et pleine de charme. » Résultat, les buffets, luminaires, tables d’appoint et étagères fabriqués localement à Dubaï se déclinent dans des tons neutres et vert olive, du bois et des touches de marbres, des formes organiques et des vagues.

> Guéridon en marbre Muse, 800€ environ et armoire basse en teck Havana, 1980€ environ. Kuky.co


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Lieu : un art de vivre à 360°

Le jardin d’hiver aux meubles chinés de la Suite Cinabre n°1. (c) Ludovic Balay
Le jardin d’hiver aux meubles chinés de la Suite Cinabre n°1. (c) Ludovic Balay

Des accessoires pointus vendus chez feu Colette à Paris, des boutonnières épinglées au revers d’une veste du chanteur Pharell, des cravates impeccables nouées autour du cou d’Emmanuel Macron, des robes de chambre haute-couture dans lesquelles danser jusqu’au point du jour… Depuis 2011, la marque Cinabre conçoit l’attirail idéal des soirées black-tie, des week-end à Noirmoutier et des garden party huppées. Et pour prolonger le plaisir, il est désormais possible de louer l’une des deux suites situées au-dessus de leur boutique parisienne. Le mobilier a été conçu sur mesure par Necchi Architecture, la tapisserie choisie dans les archives de Pierre Frey et des carrés de soie Cinabre, des photographies de Bianca Sforni et des esquisses signées du grand couturier Michel Goma ornent les murs. “Je ne crois plus au modèle classique des boutiques : une vitrine, une rue passante et le tour est joué. Cela ne suffit pas à faire vivre une marque, explique Alexandre Chapellier, fondateur de la griffe. Cinabre est niché dans une rue privée, à l’écart de la foule. Mais c’est tout à la fois : un gentlemen’s club à la française, un salon d’écoute, un bivouac napoléonien, un showroom d’artisans triés sur le volet et deux suites d’exception à louer. On est ravis de proposer une expérience innovante pour nos clients.” Home cinema, chef à domicile, accès au très mondain Club du jeu de Paume de Paris et de quoi palier à toutes les urgences stylistique : en effet, tout y est.

> Les Suites Cinabre, 14 Cité Bergère, Paris 9e. Suitescinabre.com