À chaque pièce, une couleur. Dans chaque coin, un détail élégant. L’appartement florentin que partagent Diletta Bonciani et son compagnon, Gianluca, est un manifeste de sophistication. L’ambiance, bourgeoise et hors du temps, rappelle celle des logis parisiens cossus, comme en rêvaient les propriétaires. Visite de ce pied à terre aménagé par Timothee Studio.
À lire aussi : À Bruxelles, une écoconstruction moderne en pleine nature
Un projet chargé en émotions
C’est pour eux et dans cet esprit que Cosimo Bonciani, le frère de Diletta, et Andrea Mascagni, tous deux designers, épaulés par l’architecte Niccolò Antonielli, ont conçu le lieu, singulier à plusieurs titres. « Andrea, Niccolò et moi avions fondé Timothee Studio, et c’est l’un des tout premiers projets que nous avons signés ensemble », raconte Cosimo.
Il se caractérise par des choix chromatiques audacieux et une redistribution des pièces sur mesure, échappant ainsi à un résultat plus conventionnel. La charge émotionnelle est largement présente puisque cette réhabilitation signe l’emménagement en couple de la sœur de Cosimo.
« Diletta et moi avons toujours habité ensemble, d’abord chez nos parents, puis en colocation, à Florence, où nous avons suivi nos études. L’idée que cela s’arrête me terrifiait, reconnaît ce dernier. Mais j’aime penser qu’avec cette réalisation j’ai pu laisser une partie de moi ici, dans son appartement. »
Lequel est situé dans le quartier Libertà, à Florence, dans une avenue bordée d’arbres typique de l’une des zones résidentielles les plus populaires de la ville, près du centre historique.
Le designer explique : « Le bâtiment date du XIXe siècle et de l’époque durant laquelle Florence était la capitale du royaume d’Italie (1861-1946). L’une de ses principales caractéristiques réside dans la hauteur sous plafond – celle de l’actuelle cuisine est de 4,6 mètres. »
Ce qui se traduit par un volume très ouvert, dégagé. Même si l’appartement avait été rénové peu de temps auparavant et était donc en excellent état, certaines interventions majeures ont dû toutefois être entreprises sans tarder. « Il fallait refaire toutes les finitions. Même l’aménagement intérieur des espaces a été entièrement revu. »
Thimothee Studio à l’écoute
Diletta Bonciani avait une idée très claire de ce qu’elle voulait. « Elle rêvait d’une maison intemporelle, belle et fonctionnelle, qui pourrait être aussi le digne écrin de sa collection d’œuvres d’art et de design et qui évoquerait l’atmosphère de Paris », se souvient son frère. Pour relever ce défi, les trois designers ont commencé par réorganiser les espaces et les fonctions domestiques.
« Nous avons déplacé la cuisine, qui se trouvait dans le salon actuel, puis avons créé une grande ouverture pour fusionner la salle à manger et le salon en un seul espace. En matière d’aménagement intérieur, l’appartement a été complètement transformé : le sol était en grès cérame, nous avons préféré le remplacer par un parquet à chevrons réalisé avec des planches provenant d’un chêne centenaire, que nous avions récupéré en l’état. Telles des pages blanches, les murs étaient lisses et anonymes : nous avons décidé de les parer de moulures en plâtre aux motifs simples et épurés. Même les salles de bains ont été intégralement repensées », détaille Cosimo.
Aujourd’hui, l’ambiance générale de la maison est délicate, presque éthérée. « Je la définirais comme légère, éclectique, avec des touches fortes, poursuit-il. La palette de couleurs est très lumineuse et neutre dans les espaces de vie, tandis que nous nous sommes délibérément aventurés dans des teintes beaucoup plus sombres et intenses dans la zone consacrée à la nuit. »
Quant à la sélection du mobilier et des objets de design, « c’est le fruit d’un travail à quatre mains entre ma sœur et moi, que nous avons évoqué dès la période de restructuration de l’appartement. Nous habitions encore ensemble à l’époque, et nous avions beaucoup de temps libre à consacrer à cette activité. En plus des pièces qui appartenaient déjà à Diletta, nous en avons acquis d’autres en sillonnant les ventes aux enchères, les marchés et les boutiques », se rappelle le fondateur de Timothee Studio. Les tapis moelleux, les œuvres d’art, les lustres suspendus ne manquent pas. Entre Florence et Paris, entre passé et présent.
À lire aussi : En Australie, une fascinante maison passive de nouvelle génération