Kvadrat
Pour l'amour de l'art

Issue de la pop culture et de la génération hippy chic, la marque danoise de textiles d’ameublement de luxe soutient les artistes depuis 1968, ce qui lui vaut le respect de grandes marques de mobilier et d’architectes bluffés par sa créativité exigeante.

Depuis près de cinquante ans, la marque de textile pour la maison née au Danemark entretient avec l’art, l’architecture et l’artisanat des liens étroits et profonds. On retrouve régulièrement Kvadrat au coeur de la création artistique, comme lors de la dernière London Design Week, aux côtés de Faye Toogood. La créatrice britannique protéiforme a installé au Victoria & Albert Museum une « Cloakroom » contenant son mobilier sculptural, réalisé dans sa vérité toute nue avec les irrégularités inhérentes au fait main. À cette occasion, Faye Toogood a taillé dans le tissu Néoprène Highfield, lui-même conçu par le designer Alfredo Häberli, de (beaux) manteaux blancs surlignés de noir et décorés au dos d’un visage peint : cent cinquante exemplaires prêtés aux visiteurs qui trouvaient dans une poche un plan les menant vers ses sculptures réparties dans la manifestation. En charge des projets artistiques de Kvadrat, Njusja de Gier nous confie : « J’ai connu Faye quand je vivais à Londres et je suis fan de son travail. Elle est d’une créativité folle, tant dans le développement de concepts forts que dans leur exécution. Lorsqu’elle m’a approchée, je n’ai pas hésité un instant. » Cette année fut si riche en événements qu’on a même croisé Kvadrat à Venise, au coeur du travail de Shilpa Gupta. Lors de cette 56e Biennale, l’artiste s’est servi de 3 394 mètres de tissu pour symboliser la cruelle frontière de fils barbelés qui sépare l’Inde du Bangladesh.

Un Pavillon des Arts

Cette effervescence, tout comme l’éclectisme des collaborations, est inédite dans l’univers de l’ameublement. Cet ensemble d’œuvres contemporaines sera réuni en 2016 dans un Pavillon des Arts prévu au nouveau siège social d’Ebeltoft. Njusja de Gier explique ce foisonnement : « Nous privilégions toujours la recherche des matériaux, les designs particuliers dans l’art et le besoin d’utiliser nos collections comme medium. » Une manière efficace d’aiguillonner les trente designers maison à l’origine d’étoffes contemporaines et techniques, au toucher inimitable. Cette exigence attire d’ailleurs des éditeurs de design du calibre de Ligne Roset, Cassina, Moroso ou Vitra. Sans oublier les architectes qui utilisent le spectre de couleurs vibrantes propre à Kvadrat pour habiller l’Auditorium de la Maison de la Radio, la Philharmonie de Paris ou la Fondation Vuitton ! La collection 2016 promet d’ouvrir une fois encore les frontières du design textile à cette sphère artistique qui lui donne tant de rebond.

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