S’introduire dans l’antre créatif de Johanna de Clisson, c’est s’assurer un moment hors du temps, où le regard s’attarde sur les formes qui composent son univers inspirant et apaisant. En faïence monochrome, chaque objet siglé Hiromi attire naturellement la lumière : elle se reflète alors sur les courbes et les volumes de ses pièces couleur blanc cassé.
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Dans ce lieu pluriel qui accueille à la fois son bureau, showroom et atelier, la designeuse développe Hiromi Objets en explorant les possibilités offertes par les formes, comme pourrait le faire un enfant jouant avec des figures géométriques. A chacun d’imaginer ce que bon lui semble face à ces objets-sculptures évoquant à la fois des sous-marins, des constructions architecturales ou encore des personnages…
De sa formation de directrice artistique et de photographe, Johanna de Clisson a conservé une vision globale qui infuse dans les pièces qu’elle conçoit. Très attachée à l’aspect sériel des choses — comme en témoigne une image de château d’eau photographié par Bernd et Hilla Becher accrochée dans son atelier —, elle fabrique ses objets à partir de formes qu’elle répète, associe et assemble jusqu’à trouver un résultat satisfaisant.
D’autres photographies d’architecture ornent ses murs et se mêlent aux livres et objets, créant ainsi une sorte de cabinet de curiosités. Une image des Choux de Créteil conçus par l’architecte Gérard Grandval, un livre de photos de Guy-Bourdin ou encore un essai sur l’architecture de Tadao Ando composent notamment sa bibliothèque.
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Si, au commencement, Johanna de Clisson n’imaginait pas des pièces monochromes, l’absence de couleur s’est vite imposée à elle, comme une évidence. Issue d’une famille de décorateurs, elle a été sensibilisée au design, à l’architecture et aux arts décoratifs très tôt : face à l’univers foisonnant et très chargé dans lequel elle a grandi, l’idée de fabriquer des objets épurés lui est venue naturellement.
Lampes, tabourets, serre-livres, objets décoratifs… De toutes les céramiques créées émane une identité puissante dans laquelle le design s’allie avec l’art et l’artisanat. Leur dépouillement évoque autant celui des bâtiments brutalistes que celui de l’ascétisme japonais.
Le nom Hiromi rappelle d’ailleurs, par ses sonorités, le Japon, un pays qui lui est cher. Alors que la designeuse l’a aussi bien choisi pour cela que pour son apparence graphique, elle a découvert plus tard qu’Hiromi signifiait en japonais « beauté libre d’esprit». Voilà le message qu’elle souhaite justement faire passer à travers l’esthétique douce et voluptueuse de ses créations : indépendante, équivoque et intemporelle !
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