Elliott Barnes
« J’ai découvert le Japon à l’âge de 15 ans. Alors que j’habitais à Los Angeles, j’ai eu la chance d’y partir en voyage d’échange pendant six semaines. Je vivais avec une famille et j’allais à l’école Tamagawa Gakuen, à Tokyo. J’ai été bluffé par la force de leur “calme intérieur” et leur respect d’autrui. J’y ai aussi découvert l’esthétique wabi-sabi, à laquelle je suis devenu très sensible. De fait, dans tous mes projets, je laisse une place à la beauté des choses modestes et imparfaites. C’est le cas de ceux que je développe au Japon depuis dix ans, et qui relient souvent l’artisanat français et japonais, avec un soin tout particulier apporté au détail, comme un dialogue entre les deux cultures. Je travaille en ce moment sur un grand appartement au 19e étage d’une tour, à Tokyo, qui est en pleine lumière. Il s’agit d’ailleurs du principal défi de ce projet : gérer la lumière omniprésente. »
Samy Rio
« J’ai découvert le Japon à l’occasion d’une résidence de trois mois à la Villa Kujoyama, l’année dernière, mais, en réalité, j’attendais cette rencontre avec cette culture depuis longtemps. Là-bas, j’ai été saisi par la temporalité très différente de la nôtre. Vivant à Kyoto, j’ai eu ce sentiment étrange et agréable de lenteur et de calme comparé à nos capitales européennes. Kyoto est un petit village de deux millions d’habitants où j’ai appris à observer plus attentivement mon environnement, et particulièrement le lien entre urbanité et nature et donc, entre modernité et tradition. Ce séjour m’a permis d’aller plus vite à l’essentiel. J’y ai aussi rencontré l’entreprise d’arts de la table Arita, avec laquelle je vais développer des projets dans les mois qui viennent. »
Pauline Deltour
« La première fois que je suis allée au Japon, c’était avec Konstantin Grcic, quand je travaillais pour lui en vue d’une réunion avec Muji. J’étais alors très jeune, au tout début de ma carrière de designer, je pense donc que cette expérience a changé mon regard sur les artisans, les ouvriers, tous les gens qui travaillent avec leurs mains : je leur voue depuis une grande admiration et un immense respect. Je suis fascinée par le respect et la mise en valeur de leurs racines et de leurs savoir-faire, la culture des traditions, le respect du savoir et des personnes plus âgées. Nous avons conservé comme habitude celle d’ôter toujours nos chaussures à la maison, et demandons à nos invités de faire de même. Depuis, je retourne régulièrement là-bas et je travaille en ce moment sur une collection d’accessoires avec la marque de lunettes Jins, qui devrait bientôt sortir. »