Itinéraire en Colombie, entre nature et culture

La signature de l’accord de paix entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), en septembre dernier, ouvre une nouvelle ère d’espoir et de réconciliation après des années de guerre. L’occasion aussi de partir sans crainte à la découverte de ce pays magnifique où nature et culture se mêlent étroitement.

Jours 5 & 6 : Carthagène
La « perle des Caraïbes » fait tranquillement sa mue à l’ombre de ses 12 kilomètres de remparts (1586). Moult fois attaquée par les pirates, la première ville d’Amérique latine construite par les Espagnols s’est pourvue des plus imposants ouvrages défensifs du continent. En témoigne le Castillo San Felipe. Depuis cette période troublée, la ville s’est installée dans son rôle de première destination touristique du pays. Hôtels de charme, boutiques branchées et bars foisonnent. À ne pas manquer, le salut au soleil couchant au Cafe del Mar, sur les remparts.

Ambiance matinale dans les rues de la vieille ville où la vie ne commence que vers 10 heures.
Ambiance matinale dans les rues de la vieille ville où la vie ne commence que vers 10 heures. Antoine Lorgnier

A l’image de l’écrivain Gabriel García Márquez qui y vécut, Carthagène est une ville où il faut flâner au gré des rues bordées de maisons coloniales croulant sous les bougainvilliers. À chaque carrefour, on trouve des vendeurs de fruits, dont les célèbres et colorées femmes palenqueras, de limonade et de beignets. Une nourriture roborative qui vous permettra d’attaquer les incontournables de la ville : le monastère San Pedro Claver, le musée de l’Inquisition, la Puerta del Reloj ou le couvent de la Popa.

Excentré, le quartier de Getsemani est devenu un haut lieu du street art.
Excentré, le quartier de Getsemani est devenu un haut lieu du street art. Antoine Lorgnier

Le quartier de Getsemani reste très typique avec ses petits bars bariolés de graffitis, ses ruelles ombragées et ses habitants accueillants. Le soir, la grande attraction est le tour de la ville en « chiva rumbera », célèbre bus colombien qui tourne au diesel, et ses occupants, au rhum. Autre option : fuir le bruit pour les eaux turquoise des îles du Rosaire, confettis de sable posés à fleur de mer, à une heure de bateau.

Les îles coraliennes du Rosaire abritent l’un des écosystèmes les plus riches de la mer des Caraïbes.
Les îles coraliennes du Rosaire abritent l’un des écosystèmes les plus riches de la mer des Caraïbes. Antoine Lorgnier

Jours 7 & 8 : Le parc national de Tayrona
Seule partie véritablement « road trip », le début du voyage se faisant en avion, la route entre Carthagène et le parc national de la Sierra Nevada de Santa Marta est plutôt jolie. Elle longe le bleu de la mer des Caraïbes sur l’essentiel de son parcours et passe par Barranquilla, ville sans intérêt hormis son carnaval, le deuxième plus grand d’Amérique du Sud, et berceau de la chanteuse Shakira !

Le carnaval de Barranquilla se termine par une bataille de fleurs et de danses endiablées.
Le carnaval de Barranquilla se termine par une bataille de fleurs et de danses endiablées.

La route passe soudain du bleu au vert, disparaît au cœur d’un mur végétal où les arbres dégoulinent de lianes et d’épiphytes. Partie maritime du parc de la Sierra Nevada, le parc de Tayrona abrite pas moins de 108 espèces de mammifères et 300 espèces d’oiseaux. Il offre de superbes randonnées entre forêt et côte Caraïbe, et ses magnifiques plages, récifs et piscines naturelles.

Le parc national de Tayrona compte parmi les plus belles plages du pays.
Le parc national de Tayrona compte parmi les plus belles plages du pays.

Ici vivent les Indiens Kogis. Une loi récente leur a permis de revenir vivre sur leurs terres ancestrales. Les hommes, petits et grands, portent un chapeau tressé et reçoivent, à l’adolescence et pour la vie, le poporo, une calebasse surmontée d’un bloc de calcaire qu’ils utilisent pour triturer les feuilles de coca. Les femmes se contenteront de colliers. Tous vont pieds nus pour ne pas faire de mal à la terre nourricière. Si l’aventure vous tente, et à condition cette fois de porter de bonnes chaussures de randonnée et d’avoir du temps, vous pouvez partir à la découverte de la cité perdue : trois à quatre jours de trek en pleine forêt.