Sous la houlette du studio d’architecture intérieure Friedmann & Versace, l’hôtel La Pérouse à Nice s’offre un nouveau visage. Le duo féminin, as des détails, a parfaitement intégré les contraintes de l’hôtel pour réactualiser son lustre d’antan.
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Chère au cœur des Niçois, la colline du château, haute de 93 mètres, demeure le pèlerinage incontournable de ceux qui veulent (re)découvrir les panoramas bleu azur de la baie.
Le château qui a donné son nom à ce majestueux rocher de calcaire n’existe plus depuis 1706, Louis XIV ayant ordonné sa destruction à la suite de la capitulation du duché de Savoie durant la guerre qui les opposait.
L’hôtel La Pérouse est justement construit en contrebas de cette colline. Face à la mer, il a été conçu en 1936 et demeure une expression parfaite des prouesses techniques de son temps. Jadis dénommé « hôtel de Rome », il a vu la structure de son bâti devoir respecter précisément la découpe de la roche pour assurer son équilibre.
Dans un style d’inspiration florentine, l’hôtel La Pérouse offre un panorama imprenable sur la baie des Anges depuis les chambres ou le rooftop. Avec la mise aux enchères du mobilier d’époque cette année, c’est un lifting complet qui avait été annoncé.
Résultat : Delphine Versace et Virginie Friedmann, qui aiment magnifier les lieux patrimoniaux, ont mis à profit cette carte blanche pour proposer un subtil mélange de styles entre références historiques, codes artistiques azuréens et valorisation des savoir-faire.
Le duo d’architectes témoigne ainsi de sa volonté revendiquée de s’entourer d’artisans, d’artistes, de chineurs et d’antiquaires. L’esprit provençal se voit modernisé, les murs ici habillés d’une fresque signée de l’artiste niçois Nicolas Blazicevic et là d’appliques sculptées en céramique blanche.
La terrasse dispose d’un bar en grès aux motifs marins qui font écho aux coquillages et à la nacre. Les tables en lave émaillée, aux dessins inspirés par Cocteau, adoucissent l’ensemble.
Point d’orgue, une remarquable cheminée aux formes organiques, hommage à la céramiste et sculptrice Valentine Schlegel, née à Sète en 1925 et disparue en 2021.
Côté gastronomie, le chef Damien Andrews propose une cuisine à partager et à découvrir à l’ombre des citronniers… Parmi ses plats fétiches : un tomawak de bœuf accompagné d’une béarnaise extra, une lotte cuite à basse température avec des artichauts violets et des olives de Nice, un carpaccio de daurade à la framboise. Seule inquiétude : la terrasse la plus secrète de Nice restera-t-elle encore longtemps confidentielle ?
> Hôtel La Pérouse. 11, quai Rauba-Capeu, 06300 Nice.