Après avoir eu un coup de foudre pour la ville, un couple de Londoniens a imaginé son propre refuge minéral, déployé sur trois étages, dans la ville sicilienne de Modica. Visite des lieux.
La promesse d’un paradis
En 2011, venu en vacances en Sicile, dans la ville de Modica, un couple de jeunes médecins londoniens séjourne à la Casa Talía, un charmant hôtel du centre historique. Tous les deux ont un vrai coup de foudre pour ce lieu décoré dans la plus pure tradition sicilienne : murs en pierre enduits à la chaux, toit en canne, sols recouverts de carreaux polychromes… À tel point qu’il devient leur refuge, ils y organisent même leur mariage pour lequel ils font venir d’Angleterre leur prêtre et plus d’une cinquantaine d’invités.
Mais résolus à profiter davantage de la Sicile que quelques semaines par an, ils décident de se mettre en quête d’une maison à Modica. Épris de l’architecture baroque de la ville, qui a vu grandir de concert leur idylle et leur amour pour l’Italie, ils sillonnent ses rues et ses nombreux escaliers, de la cathédrale San Giorgio à l’église San Pietro. Et finissent par découvrir trois bâtisses en ruine situées non loin de leur hôtel préféré, la promesse d’un paradis à bâtir. Pour concrétiser leur rêve, ils s’adressent à l’architecte Viviana Haddad, qui exerce depuis longtemps dans la région et qui n’est autre que la propriétaire – avec son mari Marco Giunta, également architecte – du charmant hôtel Casa Talía ! Le couple accepte d’accompagner les Anglais dans la réalisation de leur résidence.
Celle-ci consiste en la restauration et la restructuration de ces maisons perchées sur trois niveaux, reliées par un dédale de patios et de terrasses. Mais Viviana et Marco, forts de leur expérience, appréhendent parfaitement le chantier, car lorsqu’ils ont créé leur hôtel à Modica, ils ont transformé douze petites maisons en six suites autour d’une cour. Pour ce nouveau projet, des espaces avec points de vue sur l’architecture emblématique de la ville succèdent à des recoins taillés dans la roche. Les matériaux utilisés, comme la pierre de taille, les tuiles anciennes et le fer, sont issus des modes de construction spécifiquement siciliens. Les meubles conçus ad hoc côtoient des pièces vintage, qui révèlent la passion des propriétaires pour le design des années 60 et 70. Un de leurs loisirs est d’aller chiner sur les marchés des objets du quotidien qui racontent une Sicile d’autrefois.
L’extérieur, le cœur de la maison
Dès l’entrée, le séjour, avec sa configuration tout en longueur, se projette vers l’extérieur grâce à une grande baie vitrée ouvrant sur une terrasse typiquement méditerranéenne. Celle-ci relie la maison à une dépendance destinée aux amis de passage. C’est d’ailleurs l’extérieur qui s’impose comme le cœur de la maison puisqu’il représente à la fois un endroit où l’on peut se détendre, organiser des moments de convivialité, se rafraîchir dans un petit bassin ou prendre un bain de soleil.
Ainsi, la chambre principale et son lit en noyer massif tout en rondeur, comme un nid, donne sur un patio protégé, où se trouvent une alcôve pour se prélasser et une douche pour se rafraîchir au retour de la plage. Dans la conception de cette habitation, les architectes ont tenu à faire alterner les espaces clos, dans lesquels chacun a trouvé son intimité, et les pièces à ciel ouvert afin de bénéficier d’une vie dedans-dehors où le soleil sicilien a définitivement pris la place de la grisaille londonienne.
> Cette maison de rêve est à découvrir dans le numéro 155 du magazine IDEAT.