Harry Nuriev et India Mahdavi disputent le match du siècle

À quelques semaines de l'inaugurations des Jeux Olympiques de Paris 2024, les deux designers dévoilent une salle de ping-pong totalement futuriste. L'occasion d'échanger quelques balles avec ces stars de l'espace.

Jeu, set et match ! Cet été, India Mahdavi invite Harry Nuriev à prendre d’assaut sa Project Room. Le fondateur de Crosby Studio a ainsi transformé le lieu, ni galerie, ni boutique, mais plateforme d’expression libre et d’échange entre créatifs, en une salle de ping-pong monochromatique surréaliste. Rencontre.


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Harry Nuriev et India Mahdavi : balle de match

Vendredi 21 juin, 19h. Harry Nuriev et India Mahdavi, se regardent en chien de faïence, l’air concentré, impertubable. Le duo semble évoluer dans un monde dématérialisé, entièrement peint dans une couleur mate argentée, irréelle. N’espérez pas assister à un affrontement entre deux champions, les deux designers reconnaissent volontiers n’être pas très doués – Harry Nuriev joue pour la première fois, India Mahdavi avoue être une mauvaise joueuse… dans les deux sens du terme !

© Benoit Florençon
© Benoit Florençon

On se demanderait presque pourquoi l’architecte a proposé au fondateur de Crosby Studio d’inspirer du  ping-pong pour cette Project Room #14 – ce lieu situé rue de Bellechasse, à Paris, où India Mahdavi laisse à ses invités designers, créatifs et autres galeristes, la liberté de s’exprimer – justement baptisé Match Point. « Ce jeu est génial, car il peut se jouer à l’intérieur, assure India Mahdavi. Chez soi, on oublie trop souvent de jouer alors que nous en avons tant besoin. »

Et puis, à quelques jours de l’inauguration des Jeux Olympiques de Paris 2024, le sport résonne dans la capitale, dont les parcs fourmillent d’ailleurs de tables de ping-pong, en pierre et en métal. « Cette ambiance me rappelle aussi les joueurs d’échecs des jardins publics, des inconnus qui se mesurent les uns aux autres. De même, il n’y a pas besoin de se connaître pour échanger quelques balles. »

© Benoit Florençon
© Benoit Florençon

Un échange comme au ping-pong

La décision de collaborer s’est fait de manière tout aussi naturelle. « Nous nous sommes rencontrés au Louvre, pendant la présentation des avancées des travaux de rénovation des appartement Napoléon III, continue l’architecte. J’ai beaucoup la dimension cinématographique qu’Harry Nuriev apporte à son travail. Il se qualifie lui-même de « transformiste », et en effet, il donne une nouvelle identité, une autre vie aux objets du quotidien, aux espaces. » 

Quant à Harry, il admire la trace laissée par son aîné dans la mise en scène d’espaces. « J’aime beaucoup son mobilier, mais me sentant moi-même scénographe, je suis particulièrement touché par les lieux auxquels elle a donné vie. Elle possède son propre langage, n’a peur de rien. C’est un vrai phénomène. Et puis, n’oublions pas le Sketch [le restaurant de Londres ouvert en 2002 célèbre dans le monde entier pour son velours et sa déco rose dragée, NDLR], qui a tant impacté ce milieu.

© Benoit Florençon
© Benoit Florençon

Pendant la visite, elle lui demande de but-en-blanc s’il serait intéressé par l’idée d’une collaboration au sein de sa Project Room. « J’ai aimé sa manière si spontanée d’accepter ma proposition. Surtout, j’aime que ce lieu ne soit pas une nécessairement une extension de moi. Avoir des propositions différentes à chaque fois m’intéresse particulièrement. Et là, dans ce cube d’argent, nous avons l’impression d’être physiquement dans un monde virtuel. » 

Cerise sur la raquette : tous les visiteurs peuvent échanger des balles dans cette salle de ping-pong futuriste immersive.

> Project Room #14, Match Point, India Mahdavi x Harry Nuriev, 29 rue  de Bellechasse, Paris 7e, ouvert au public du lundi au samedi de 14 heures à 19 heures. Plus d’informations ici.


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