Regroupés sous l’étiquette Tiles of Spain, les fabricants de céramique espagnols abreuvent chaque année le marché français de leurs nouvelles collections. Des revêtements pour les sols ou les murs, l’intérieur comme l’extérieur, actuellement à l’honneur du salon Cevisama qui se déroule chaque mois de janvier à Valence. Au programme de l’édition 2019, des gammes toujours plus résistantes, légères, isolantes ou durables, dont les surfaces misent sur une variété de motifs géométriques et des effets de matières étonnement réalistes.
Plus convaincants que jamais, les revêtements redoublent de subtilité pour imiter un large éventail de matériaux. Grâce à des impressions et des textures d’une précision nanométrique, ils restituent tour à tour le grain de la pierre, les nuances du béton ou les veines du bois dans une sobriété qui irrigue les collections des fabricants Azulev, Keraben ou Ibero. Autant d’acteurs qui déclinent les finitions mates ou polies, lisses ou griffées, mais conservent une grande facilité d’entretien, contrairement aux matériaux qu’ils imitent.
Moins passe-partout mais tout aussi précises, les coutures et fibres des tissu viennent habiller la collection « Fabric » d’Aparici. De son côté, Grespania s’est inspiré d’un papier japonais traditionnel pour dessiner le relief de la gamme « Tesuki ». De quoi donner du caractère à des camaïeux de blancs largement en tête des vente, en contraste total avec des effets métallisés qui gagnent de plus en plus de terrain. Car, à écouter les représentants de nombreux stands, il semblerait que les Français, aussi, soient de plus en plus sensibles à des effets prononcés, à la limite de l’ostentatoire et du « bling bling ».
Avec des formats qui ne cessent de grandir – certains motifs marbrés atteignant les 3,60 mètres de haut ! –, Grespania répond aux demandes grandissantes des agenceurs et éditeurs de mobilier comme Roche Bobois ou BoConcept. Un succès partagé avec Vives, prisé par de nombreux établissements parisiens lors du dernier salon Equiphotel pour son « marbre » noir qui se décline désormais à travers des découpes en « écailles de poisson ». Un rendu des plus décoratifs, à l’image de son imprimé « terrazzo » XXL.
A contrario, la collection « Hanami », toujours chez Vives, opte pour des petits formats et des teintes unies, parfois relevées par des motifs dorés aux influences Art déco. Beaucoup moins présents que les effets de matières, les motifs géométriques et colorés ne sont pas en reste. Comme chez Keros, où les formes primaires et les couleurs pop s’assemblent à l’envi dans des combinaisons qui favorisent la personnalisation.
Même credo chez Harmony, la filiale arty du groupe Peronda, qui invite chaque année des designers internationaux à concevoir ses collections. Basés à Eindhoven, Christoph Brach et Danielater Haar, à la tête du studio Raw Colors, signent « Dash », une collection tramée par six tonalités différentes. Auteurs de la gamme « Twinkle », Cutu Mazuelo et Eva Prego, fondateurs du studio espagnol Stone Design, dévoilent quant à eux un carreau arrondi sur un seul angle afin de dessiner des motifs semblables aux cabochons utilisés dans le secteur du mobilier.
Les adeptes de la géométrie et des tonalités neutres peuvent toujours se consoler avec la collection « Land Basalt » de Natucer, rythmée par des courbes légèrement vintage et imprimées sur un effet « béton » capable de résister à l’affluence d’un parking. Spécialiste de l’extrusion, l’entreprise marie ainsi les motifs aux effets de matières. Une manière de combler le plus grand nombre ?