Formes improbables, motifs excentriques… Le tapis ose toutes les folies

Élément central de la décoration d’intérieur, le tapis se réinvente à travers des designs audacieux qui le portent au rang d'œuvre d'art et en font le moyen d'expression d'un goût affirmé. Décryptage d’un objet qui gagne en grade.

« Nous constatons que nos clients deviennent de plus en plus audacieux et originaux en ce qui concerne la décoration de leurs intérieurs, recherchant des objets à la fois uniques et reflétant leur personnalité”, confie Jolian Bas, responsable commerciale à l’international de JOV, marque belge spécialisée dans la confection de tapis sur mesure. Le tapis ne fait pas exception, réussissant à vaincre l’épreuve du temps en se réinventant. Explications.


À lire aussi : 13 tapis de haute volée à adopter d’urgence


Comme une envie de s’affirmer

Une audace qui, selon Jolian Bas, responsable commercial à l’international de JOV, marque belge de tapis sur mesure, prend racine durant la pandémie. Encore une fois, impossible d’ignorer l’effet du confinement sur l’envie générale de repenser nos maisons, ce désir de refléter son identité dans son espace de vie, cette recherche de confort dans un intérieur où l’on passe de plus en plus de temps. Comme le reste de la décoration, le tapis n’a pas échappé à ce besoin d’affirmer sa personnalité : « De simples objets pratiques délimitant les espaces et apportant du confort, ils sont devenus des éléments clés qui ajoutent une touche unique et personnelle à la pièce », précise Jolian Bas.

Détails des tapis de la collection MHSWY de Mary Lennox pour JOV.
Détails des tapis de la collection MHSWY de Mary Lennox pour JOV.

Chez JOV, les formes cassent les codes. Assemblage d’ovales et créations organiques irrégulières irriguent leurs collections. Parmi les pièces phares évoquant cette tendance, la collection MHSWY, dite Mushroom Highway, réalisée en collaboration avec la designer florale Mary Lennox qui s’est inspirée du monde des champignons. Résultat : des tapis déclinés dans des tons bruns dégradés, tissés à la main (comme tous ceux de la griffe), qui adoptent des formes irrégulières faisant écho à la nature et à ses imperfections. Ces créations, quittant la rigidité des parallélépipèdes classiques pour adopter des lignes organiques et ovoïdes, sont capables de transformer l’énergie d’une pièce, de lui apporter un aspect cocon par le travail de la matière et des textures.

Le tapis, véritable œuvre d’art

Car la véritable innovation réside dans les différentes épaisseurs au sein d’un même objet. Tantôt coupé court ou inversement laissé plus long, le poil du tapis lui confère un caractère tridimensionnel, jouant sur les différences de textures au toucher et de reliefs au regard. Et Jolian Bas d’ajouter : « Nous chérissons l’opportunité de collaborer avec des personnes inspirantes en dehors de JOV. L’originalité de cette collection nous a tous surpris et ravis. Nous cherchons à interloquer nos clients, à ce qu’ils soient étonnés que ces « œuvres d’art » soient en réalité des tapis ».

Au mur, le modèle Tiddlybits de Faye Toogood pour CC-Tapis. © Andrea Ferrari
Au mur, le modèle Tiddlybits de Faye Toogood pour CC-Tapis. © Andrea Ferrari

Cette approche du tapis comme œuvre d’art résonne avec une tendance grandissante, celle de faire grimper cet objet sur les murs. Coloris osés et formes organiques quittent le sol pour s’afficher comme des toiles  en relief et en textures. « Ce penchant récent fait évoluer le tapis au-delà de son usage traditionnel. Une approche qui ajoute non seulement une dimension supplémentaire à la maison et offre une nouvelle façon d’exposer des œuvres d’art, mais qui améliore également l’acoustique et apporte un sentiment immédiat de chaleur à tout espace », confirme Jolian Bas de JOV. Une tendance qui renoue avec un autre artisanat ancestral, la tapisserie, utilisée depuis l’Antiquité pour décorer mais surtout éviter les courants d’air et réchauffer l’atmosphère.


À lire aussi : Un tapis pas comme les autres : une sélection extraordinaire