Formafantasma met au gout du jour le Stool 60 d’Alvar Aalto

Il aurait été dommage que le siège le plus culte de l’histoire du design, à la fois polyvalent, indémodable et empilable, ne soit pas, l’année de ses 90 ans, en phase avec nos préoccupations environnementales. Formafantasma s'en en chargé.

En 1933, l’architecte finlandais Alvar Aalto n’a que 35 ans. Il ne sait pas encore que l’ensemble de son travail sera associé, dans les décennies à venir, au tabouret qu’il conçoit cette année-là, pour un projet de bibliothèque municipale à Viipuri dont il est aussi signataire.


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Le tabouret Stool 60 Villi, avec ses imperfections qui traduisent un traitement industriel moindre et une volonté d’aller vers davantage de naturel, est une création du studio Formafantasma, formé par Andrea Trimarchi (à gauche) et Simone Farresin.
Le tabouret Stool 60 Villi, avec ses imperfections qui traduisent un traitement industriel moindre et une volonté d’aller vers davantage de naturel, est une création du studio Formafantasma, formé par Andrea Trimarchi (à gauche) et Simone Farresin. © MARC EGGIMANN

Stool 60 se distingue par son piétement en L, directement fixé au bois de l’assise d’Alvar Aalto, sans aucun châssis métallique. Le siège, entièrement en bouleau, est d’abord fabriqué par l’entreprise Oy Huonekalu-ja Rakennustyötehdas.

En 1935, il deviendra l’un des symboles du catalogue d’Artek, maison éditrice fondée la même année par Alvar Aalto et sa femme, l’architecte Aino Aalto, avec la galeriste Maire Gullichsen et l’historien d’art Nils-Gustav Hahl.

Quatre-vingt-dix ans après la naissance de l’assise d’Alvar Alto, le duo italien Formafantasma – composé d’Andrea Trimarchi et de Simone Farresin et collaborateur d’Artek depuis trois ans – a conçu le Stool 60 Villi en bouleau sauvage, qui laisse apparaître des variations de couleurs, des noeuds et des traces d’insectes. Pour cette création, le studio a revu les critères de sélection du bois chez Artek.

Le Stool 60 d’Alvar Aalto dans un café à Séoul.
Le Stool 60 d’Alvar Aalto dans un café à Séoul. DR

Depuis les années 90, 80 % de cette matière première provient de forêts de bouleaux cultivés, situées dans un rayon de 250 km autour de la scierie, à Viitasaari, avant d’être transportés à l’usine, près de Turku. Lors de la fabrication de son mobilier, l’éditeur finlandais n’emploie que les surfaces lisses du bois coupé, au prix d’un volume important de déchets.

À partir de 2024, Artek va s’employer à utiliser une plus grande proportion de chaque arbre. Ainsi, davantage de bouleaux – notamment les plus anciens – resteront sur pied et continueront à faire leur office d’absorbeurs de CO2, un bienfait pour l’environnement. Pour Formafantasma, il ne suffit pas d’utiliser des matériaux naturels, il faut aussi remettre en question la manière de tirer profit de la nature.


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