Trois expositions d’art à découvrir sur la côte méditerranéenne

Avec un Canadien à Saint-Paul-de-Vence, une Cubaine à Montpellier et une Coréenne à Cannes, la côte méditerranéenne devient le rendez-vous international du monde de l’art.

IDEAT a sélectionné trois expositions d’art à découvrir sur la côte méditerranéenne durant l’été 2023. Suivez le guide !


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Grande Chute (1967), de Jean-Paul Riopelle, acrylique sur lithographie marouflée sur toile, 130 x 162 cm. Collection particulière.
Grande Chute (1967), de Jean-Paul Riopelle, acrylique sur lithographie marouflée sur toile, 130 x 162 cm. Collection particulière. Galerie Maeght

Entre l’abstraction et la figuration

Que dire de plus à propos de Jean-Paul Riopelle (1923-2002), artiste québécois maintes fois exposé et récompensé ? Ses allers-retours entre le Canada et la France, entre l’abstraction et la figuration, entre la peinture et la sculpture… Tout de son œuvre semble avoir déjà été présenté, et même par deux fois à la Fondation Maeght, en 1970 et en 1990.

C’était compter sans Yseult Riopelle, qui propose une relecture de la production de son père. Sa sélection – quelque 180 pièces, dont Chevreuse, son plus grand tableau, aujourd’hui conservé au Centre Pompidou – permet de découvrir collages, pastels, fusains, sanguines et tapisseries, pour la plupart inédits. Cette exposition d’art est l’occasion de fêter le centenaire de la naissance de l’artiste.

> « Parfums d’ateliers ». À la Fondation Maeght, 623, chemin des Gardettes, 06570 Saint-Paul-de-Vence, jusqu’au 12 novembre.


Silueta Works in Mexico (1976), photographie d’Ana Mendieta, 40,6 x 50,8 cm.
Silueta Works in Mexico (1976), photographie d’Ana Mendieta, 40,6 x 50,8 cm. LLC and Galerie Lelong & Co.

Entre body art et land art

Elle est nue, en pleine nature, allongée dans une tombe aztèque et recouverte partiellement de fleurs blanches. C’est l’une des photographies les plus célèbres d’Ana Mendieta (1948-1985), artiste cubaine qui a fait de son corps un matériau pour créer des tableaux. Née dans une région imprégnée de rituels précolombiens, elle immigre aux États-Unis après la prise de pouvoir de Fidel Castro, obtient une maîtrise en peinture et en arts visuels à l’université de l’Iowa et fréquente l’avant-garde new-yorkaise.

Pionnière dans l’art vidéo et la performance, Ana Mendieta se met en scène au milieu de paysages où se mêlent la terre, l’eau, le sang… Presque quatre décennies après sa disparition, son œuvre conserve toute sa puissance.

> « Aux commencements ». Au Moco Panacée, 14, rue de l’École-de-Pharmacie, 34000 Montpellier, jusqu’au 10 septembre.


L’État de soif (2022), de Min Jung-Yeon, acrylique sur toile, 150 x 200 cm.
L’État de soif (2022), de Min Jung-Yeon, acrylique sur toile, 150 x 200 cm. Thierry Estrade

Entre rêve et réalité

Comme Ana Mendieta, Min Jung-Yeon (née en 1979 en Corée du Sud) s’inspire de la nature et des croyances de son pays natal. Ses œuvres s’intitulent Les Discours des trois montagnes ou Le Chemin de l’ombre. Elles représentent d’étranges paysages, entre rêve et réalité, comme ceux que l’artiste imaginait en regardant la surface des pierres que collectait
son père.

Désormais, Min Jung-Yeon vit en France, mais ses peintures abstraites comme ses dessins sont nourris des théories de philosophie traditionnelle et de physique quantique. Il faut accepter de s’immerger dans les méandres de ses formes flottantes, tracées à l’acrylique ou à l’encre de Chine, et qu’aucune figure humaine ne vient perturber. Elles forment un monde onirique aux mille nuances de noir et de blanc… Entre le vide et le plein.

> « Effluves d’un temps éphémère ». Au Suquet des artistes, 7, rue Saint-Dizier, 06400 Cannes, jusqu’au 3 septembre. Tél. : 04 97 06 44 90. 


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