28 millions de visiteurs sont attendus sur l’île artificielle de Yumeshima, au Japon. L’Exposition universelle d’Osaka 2025 déploie jusqu’au 13 octobre un monde en miniature où chaque pavillon propose une vision de l’avenir. Sous le thème « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain », les 150 pays présents jouent d’innovation dans ce moment diplomatique et de soft power, l’occasion de porter une voix artistique et philosophique où chacun dessine, à sa manière, une vision possible et désirable du monde à venir. Voici les 5 pavillons qui ont retenu l’attention de la rédaction, soit 5 architectures qui traduisent les aspirations d’un siècle à la recherche d’harmonie, d’équité et de beauté.
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1. Japon: l’architecture comme acte poétique
Pays hôte, le Japon signe l’un des pavillons les plus puissants de cette édition. Sa structure pensée par Shigeru Ban en collaboration avec ZERI Japan est un hommage aux océans, à leur beauté autant qu’à leur vulnérabilité.
Trois dômes s’y répondent dans un dialogue formel et technique : l’un en bambou laminé, l’autre en plastique renforcé de fibres de carbone, le dernier en tubes de papier recyclé — matériau signature de l’architecte lauréat du Prix Pritzker. Le Blue Ocean Dome, au cœur du dispositif, invite à une contemplation immersive et pédagogique des écosystèmes marins. Comme une allégorie spatiale de l’interdépendance entre l’humain et le vivant.
2. France : l’amour en scène
Dans une mise en scène originale, le Pavillon France propose un parcours sensoriel sur le thème de l’amour comme moteur de transformation et réponse aux défis futurs. Derrière sa façade épurée — qui évoque un théâtre à ciel ouvert — s’articule une architecture vivante et rythmée signée Coldefy & Associés Architectes Urbanistes et CRA-Carlo Ratti Associati.
L’expérience sollicite les cinq sens et interroge la place de l’homme dans son environnement, dans une perspective inclusive résolument optimiste. Cette scénographie s’inscrit dans une volonté de « générer de l’empowerment » et de faire de chaque visiteur un acteur possible du changement. Un pavillon sensible, audacieux, qui ose faire de l’amour un projet politique.
3. Espagne : un bain de mer multisensoriel
L’Espagne convoque l’imaginaire marin à travers une installation immersive autour du courant de Kuroshio, ce puissant flux océanique qui longe les côtes japonaises. L’architecture ondoyante, solaire, organique, conçue avec des matériaux recyclés et renouvelables par Néstor Montenegro, Enorme Studio et Smart and Green Design, évoque à la fois les vagues et les formes naturelles de la côte.
À l’intérieur, une expérience multisensorielle transporte les visiteurs des plages de Galice à la Méditerranée, mêlant images, sons et textures. La biodiversité marine, l’économie bleue ou encore la lutte contre le changement climatique y deviennent des récits partagés, narrés avec poésie. Le tout conçu dans une démarche écoresponsable grâce à des matériaux recyclés, un conception passive et au réemploi. Une occasion unique de mettre en valeur l’innovation, la créativité et la durabilité caractéristiques de l’Espagne.
4. Cartier Women’s Pavilion : une architecture engagée
Déjà présentée à l’Exposition universelle de Dubaï de 2020, la structure du Women’s Pavilion de Cartier renaît à Osaka sous la houlette de l’architecte Yuko Nagayama, dans une version augmentée et encore plus engagée. Sa façade en treillis inspirée du kumiko, technique japonaise d’assemblage de pièces en bois sans clou, incarne un dialogue entre artisanat traditionnel et esthétique contemporaine.
Le paysagiste Toshiya Ogino centre l’attention sur le monde naturel en concevant un jardin durable dont les arbres retourneront dans les montagnes d’Osaka après l’évènement. À l’intérieur, un parcours immersif conçu par Es Devlin célèbre les rôles multiples des femmes dans la construction du monde de demain. On y croise les regards de Naomi Kawase, Mélanie Laurent ou du paysagiste Toshiya Ogino, qui inscrit son jardin dans une perspective de circularité. Plus qu’un lieu d’exposition, ce pavillon fonctionne comme un manifeste intersectionnel, inclusif, artistique et durable.
5. États-Unis : rêver d’étoiles
Minimaliste à l’extérieur, spectaculaire à l’intérieur, le pavillon américain joue la carte de la grande narration technologique. Signé Trahan Architects, il prend la forme de deux triangles massifs encadrant un cube lumineux suspendu. Des écrans géants projettent les paysages emblématiques des États-Unis, tandis que le parcours intérieur, en cinq séquences, met à l’honneur l’exploration spatiale, l’éducation, la culture et l’innovation.
Le jardin attenant, planté d’essences américaines, apaise la rigueur géométrique de l’ensemble. À mi-chemin entre Silicon Valley et conquête interstellaire, ce pavillon incarne le rêve américain sous un jour high-tech, mais sobre, presque méditatif.
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