Acronyme de Souvenir of United Lebanon, la collection « Soul » de Charles Kalpakian rappelle les maisons blanches de son enfance passée à Beyrouth, au Liban. La rédaction s’est entretenue avec le designer.
IDEAT : « Soul » est votre première collaboration avec les luminaires DCW Éditions. Le fruit du hasard ?
Charles Kalpakian : Je connais Frédéric Winkler, le cofondateur de DCW Éditions, depuis plus de dix ans. J’admire son parcours, son audace à se lancer dans ce secteur qui n’était pas le sien. Avant la Covid-19, nous avons commencé à travailler sur un projet de lampe sculpturale en céramique. Frédéric m’a alors donné ce conseil : « Tu dois puiser dans ton toi géographique. » Que faire de cela ? Je suis né au Liban, j’ai passé mes sept premières années à Beyrouth, j’en garde des bribes d’architecture, des souvenirs de livres de photographie… Mon père était photographe.
IDEAT : C’est donc tout cela qui a nourri ce projet ?
Charles Kalpakian : Oui, j’ai profité de la période de la pandémie pour me plonger totalement dans cette collection. Frédéric voulait quelque chose de fort, il m’a incité à aller dans une direction très différente de ce que présentait alors DCW Éditions. J’ai finalement imaginé des micro-architectures, qui sont autant d’évocations du bassin méditerranéen : ces maisons blanches, ces ruelles, ces coupoles que l’on trouve dans tous les pays de cette zone. Les six modèles proposés sont des mondes un peu perdus, des souvenirs de vie, de vacances. Ils invitent au voyage, que les luminaires soient allumés ou éteints.
IDEAT : Pourquoi le choix du plâtre ?
Charles Kalpakian : C’est un matériau magnifique, proche de la pierre. Il renvoie les ombres et la lumière merveilleusement, il offre une texture agréable, sans finition. D’une certaine façon, les lampes sont nées grâce au plâtre. Nous avons développé une version dorée sur l’intérieur qui renforce l’aspect lumineux en évoquant le soleil couchant. Nous avons aussi imaginé une applique à poser sur un angle sortant, ce qui ajoute une note d’étonnement.
IDEAT : L’autre surprise, c’est le petit personnage livré avec l’applique…
Charles Kalpakian : J’ai imaginé ces figurines en métal que l’on peut poser à loisir sur l’applique, comme une projection de soi dans cette architecture. De ce fait, on nous a beaucoup parlé de poésie à propos de « Soul ». Ce n’était pas l’idée de départ, mais je l’accueille avec plaisir.