Ekhi Busquet est une fille du Sud. Son style coloré compose un univers féerique teinté de poésie. C’est ainsi que le nom « Arcencielophile », l’exposition rétrospective que lui consacre la Galerie Archik, s’est naturellement imposé. « J’utilise ma propre palette, dit Ekhi Busquet. Je n’emploie ni rouge ni jaune, mais du bleu, du vert, du rose, du violet. Parfois du noir pour les ciels d’orage. »
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De la joie et des couleurs
L’accrochage offre une vue d’ensemble sur les collaborations joyeuses que la directrice artistique a accumulées au fil du temps : un miroir avec Plum Living, des tentures murales avec l’artiste Romy Bret, de la maroquinerie avec Larfeuille dont elle a aussi aménagé le showroom parisien. Diplômée de l’école Boulle puis de Politecnico di Milano, le spectre design d’Ekhi Busquet n’a pas de frontières.

Longtemps directrice de la scénographie des parfums Dior, elle a créé son studio en 2017 et partage son temps entre Paris et Marseille, peaufine dans le TGV ses projets pour Pierre Hermé, La Roche-Posay, Valentino… L’univers de cette native de Bayonne est celui du Sud au sens large. « Dans mon répertoire, il y a des vagues et du mouvement, des formes organiques. »
Avec son compagnon Matthieu Vergote, elle a dessiné Seins-Tropez, des parasols en forme de tétons, une façon d’appeler à se protéger, mais aussi de fustiger le puritanisme qui a fait disparaître le topless des plages et des réseaux sociaux. Pour son exposition, elle remet ça en présentant des coupes à cocktails en forme de seins, les Seins-Germain.

Pour Ekhi Busquet, le beau est vecteur de changement. Militante, elle participe à un programme d’insertion professionnelle en Seine-Saint-Denis pour des jeunes déscolarisés, fait travailler des Établissement et service d’accompagnement par le travail (ESAT) et a développé une conscience écologique. « Je ne veux ennuyer personne, déclare-t-elle, mais j’aime aussi m’emparer de sujets non rémunérateurs. Je viens d’un milieu très modeste. » Le thème de son exposition: la joie. Créatif et gratuit.
> « Arcencielophile ». À la Galerie Archik, 14, rue de Montmorency, Paris 3e, jusqu’au 7 juin 2025.
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