À l’heure de la prise de conscience de la raréfaction des matières premières et d’un retour aux matériaux bruts, le textile attire une nouvelle génération de créateurs qui peuvent se revendiquer des arts décoratifs, de l’artisanat, du design et de l’art.
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Membre de cette jeune garde, Claire de Quénetain est une artiste peintre qui s’inspire de la nature. Sa pratique s’exerce sur le papier, mais aussi sur le tissu qu’elle utilise comme support principal. « Au-delà du simple travail de motif, nous avons une approche de plasticiennes », revendiquent Jeanne Martin-Taton et Marie-Marie Vergne, anciennes étudiantes en design textile qui signent sous le nom Les Crafties des décors à quatre mains réalisés pour des projets de scénographies ou d’aménagements intérieurs…
Le textile est un terrain de jeu que les créateurs impriment, tissent ou cousent ; faisant migrer une matière et des savoir-faire liés au corps et au vêtement vers le décor, les intérieurs. Une matière plurielle, dont le spectre s’étend des innovations les plus techniques à la revalorisation d’étoffes anciennes. Les architectes d’intérieur ne s’y trompent pas en commandant des œuvres qui peuvent aller jusqu’à modifier la perception d’un espace.
Par exemple, l’agence de design Commune, formée par un duo de décorateurs californiens, collabore régulièrement avec Adam Pogue, qui découpe des formes géométriques dans des tissus vintage pour réaliser des compositions transparentes ou opaques avec lesquelles il habille des lieux inspirants, comme le Ace Hotel, à Kyoto.
« Le tissu, par sa souplesse, est un matériau vibrant et expressif qui offre de multiples possibilités. Il peut être structurant ou servir de propos, raconter une histoire. Il embrasse une dimension conceptuelle et contextuelle », détaillent Les Crafties.
C’est ainsi que les créatrices Sarah Espeute ou Aurélie Benoit chinent des nappes, des draps ou des lés de coton et de lin, qu’elles recousent et brodent pour confectionner des coussins, des nappes et des centres de table. Elles renouvellent l’art de l’aiguille tout en inscrivant un nouveau chapitre à l’histoire immémoriale du textile…
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