Design Parade 2025 : la nouvelle vague de la création

La Design Parade 2025 met la jeune création au premier plan, révélant des projets où nature, recyclage et audace technologique s’entrelacent. De Toulon à Hyères, chaque lauréat affirme une vision durable et poétique, transformant matériaux bruts et savoir-faire en expériences inédites.

Cette année, malgré une crise financière et structurelle, la Villa Noailles a maintenu les festivals Design Parade Hyères et Toulon. Deux éditions qui ont confirmé leur rôle de révélatrices de la jeune création en design et en architecture intérieure. De parfaits exemples d’inventivité dont certains projets sont visibles, jusqu’au 1er novembre, à l’ancien évêché de Toulon.


À lire aussi : Du Grand Prix à la carrière : comment Design Parade propulse les designers émergents


1 – Une nature transcendée

Signe que l’urgence environnementale est au cœur des préoccupations de la nouvelle génération, les lauréats des Design Parade Hyères et Toulon 2025 ont imaginé des projets dans lesquels la nature est respectée, au point d’être créditée comme codesigneuse. Une approche qui flirte avec la notion même d’Arte Povera.

Thomas Takada, architecte formé à l’Ensa Paris-Belleville, a ainsi reçu le Grand Prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels pour sa « Villa des échos ». L’architecte designer a créé un mobilier poétique à partir de feuilles, de branches et de cailloux, ramassés dans la région, qu’il a assemblés en structures avec des profilés standardisés métalliques.

À la Villa Noailles, l’exposition, qui s’est achevée début septembre, révélait le designer Simon Dupety, gagnant du Grand Prix du jury Design Parade Hyères avec sa série de luminaires en LED, sertis de micro-abat-jour en écorce de glands de chêne. « UFO – Unindustrial Functional Object », le nom du projet, fait référence à l’univers de la science-fiction qui interroge notre vision du progrès : peut-on imaginer une production technique qui sacralise le vivant au lieu de l’exclure ou de l’écraser ?


2 – Une énergie renouvelée

Avant d’être prochainement transformé en hôtel par Mama Shelter, l’ancien évêché de Toulon accueille pour la dernière année le volet architecture intérieure de la Design Parade avec le projet « The Transformist Apartment », signé Harry Nuriev, fondateur et directeur créatif de Crosby Studios et président du jury du festival.

Au croisement de l’upcycling et du ready-made, sa longue table, constituée d’un assemblage de claviers d’ordinateur, surligne la fluidité des usages à l’ère du travail hybride. Très high-tech/high-cool aussi, « Temperarium » de l’architecte Raphaël Boursier Desvignes. Cet intérieur répondant aux défis de la crise climatique est aménagé d’une table surmontée d’un « maxi » ventilateur autonome fixé au plafond et de murs capitonnés d’un isolant en ouate et en feuille d’aluminium. Brillant, dans tous les sens du terme.


3 – La poursuite d’une aventure

On le sait moins, mais être primé à Design Parade permet aux designers de collaborer, dans la durée et sur un mode de recherche non bridée, avec des partenaires d’exception tels que les Manufactures nationales, le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva), mais aussi avec des maisons comme Chanel.

Willie Morlon, Grand Prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels 2024, dévoile ainsi à l’ancien évêché « Wunder Haus », un fascinant néocabinet de curiosités. À la Villa Noailles, Sacha Parent et Valentine Tiraboschi, Grand Prix du jury Design Parade Hyères 2024, exposaient, cet été, les artefacts de leur projet « Mécaniques granulaires ». Un vœu sincère : que Design Parade puisse continuer à soutenir la jeune création.


À lire aussi : Design Parade Hyères 2025 : Dix talents réinventent le passé pour un quotidien apaisé

The Good Spots Destination France