Dans les bars de Remy Savage, le design parle, le cocktail répond
Par
Marine Dadoun
le
À 35 ans, Remy Savage trace sa route comme il crée ses cocktails : sans détour mais avec panache. Entrer dans l’un de ses bars, c’est franchir le seuil d’une œuvre totale, où chaque détail - décor, verrerie, ambiance - prolonge l’expérience du verre. Rencontre.
Nommé meilleur mixologue du monde en 2022, Remy Savage vient d’annoncer l’ouverture de son prochain bar à New York: Le petit bar à huîtres des arts décoratifs de New York. « Tout reste à faire, mais communiquer dessus, c’est s’obliger à créer », sourit-il, perché sur le rooftop de la Fondation Martell, à Cognac. C’est ici que le Franco-Irlandais de 35 ans a posé ses shakers pour l’été avec Indiguette3000, son nouveau QG, déjà sur tous les radars des mordus de cocktails.
« Le cognac a toujours fait partie de mes ingrédients de prédilection parce qu’il évolue, qu’il porte une mémoire », explique-t-il en dégainant une bouteille de Blue Swift, un cognac vieilli en fût de bourbon. Derrière le comptoir, c’est un funambule en mouvement constant, entre éclairs de génie et intuition pure. Il passe d’un projet à l’autre, avec l’urgence joyeuse de ceux qui pensent mieux en créant.
Remy Savage, tout sourire dans son micro Bar Nouveau, soit 16 mètres carrés dédiés à l’Art nouveau.
Remy Savage pense vite et parle plus vite encore. Les idées fusent, ricochent, se télescopent. Il faut s’accrocher pour le suivre, accepter de lâcher le fil rationnel pour plonger dans son flux instinctif, nerveux, brillant. Avant les cocktails, il y a eu la philosophie : un cursus sérieux, plusieurs années à disserter sur le beau, le vrai, le bien. Mais l’usine à penser ne l’attend pas.
Alors, derrière le zinc d’un pub irlandais – un job alimentaire pour financer ses études – c’est la révélation il y découvre une forme d’expression plus immédiate, plus physique, mais tout aussi conceptuelle. « J’adore le service, ce moment suspendu entre anonymat et incarnation, entre ce que tu es et ce que tu veux montrer », confie-t-il.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
En 2021, Remy Savage imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste, A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle.
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En 2012, il propulse le Little Red Doordans le Top 50 mondial, avant de rejoindre l’Artesian à Londres. De retour à Paris en 2019, il réinvente la scène cocktail au Syndicat et à La Commune grâce à des cocktails minimalistes composés de seulement deux ingrédients.
Architecte du goût
Remy Savage bouscule les codes avec une jubilation contagieuse. Ce que le mixologue cherche à travers ses bars, c’est avant tout à poser des questions. Pourquoi fait-on de l’art ? Pourquoi les réponses varient d’une époque à l’autre ?
Alors, en 2021, il imagine dans l’arrière-pays de Londres son premier bar-manifeste A bar with shapes for a name, un hommage au Bauhaus et à sa radicalité formelle. Pas de nom, juste un triangle jaune, un carré rouge, un cercle bleu. Tout y est fonctionnalisme et minimalisme : uniformes colorés, mobilier épuré, menu réduit à l’essentiel. Un lieu pensé comme une expérience sensorielle et intellectuelle.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse.
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À Lyon, il ouvre Abstract, à l’écart de l’agitation des pentes de la Croix-Rousse. Dans un bâtiment qui rappelle le Flatiron Building de New York, il imagine un bar à l’atmosphère hopperienne – murs ocres, sol en terrazzo, banquettes en cuir, lettres oxydées, îlot central en alu et bois. À Paris, c’est l’Art Nouveau qui l’inspire. « Ce courant cherchait à créer une échappatoire face à la laideur de l’industrialisation. C’est aussi ce que j’essaie de faire au Bar Nouveau : offrir un interstice lumineux dans le quotidien ».
L’an dernier, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre. Puis, à Bordeaux, il ouvre la version française de son premier-né version Buvette des Quais. À l’intérieur, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
À l’intérieur de la Buvette des Quais, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
À l’intérieur de la Buvette des Quais, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
À l’intérieur de la Buvette des Quais, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
À l’intérieur de la Buvette des Quais, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
À l’intérieur de la Buvette des Quais, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
À l’intérieur de la Buvette des Quais, parois en noyer, carrelage clinique, luminaires esprit Walter Gropius et zinc en inox se donnent la réplique.
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Matières à conversation
Dans les bars de de Remy Savage, rien n’est laissé au hasard. Chaque lieu nait d’un long travail de recherche : couleurs, matières, volumes, textures… tout est pensé avec une précision scénographique millimétrée – jusqu’aux glaçons, sculptés comme de véritables objets de design. Sans oublier les verres, choisis pour leur forme ou leur époque: « Pour imaginer l’ambiance, tu fais tes devoirs. Et à chaque projet, on réapprend », s’amuse ce passionné de spiritueux vintage.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
En 2024, il réplique l’esthétique de son bar londonien à travers Warehaus, un lieu hybride à la fois bar, stockage et laboratoire où son équipe confectionne ses propres extraits et taille la glace comme Michel-Ange un bloc de marbre.
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Mais derrière cette rigueur, l’envie reste simple : créer du lien. « Un bar, c’est un lieu d’échange, de conversations improvisées. On n’y vient pas pour briller, mais pour se retrouver, sans pression. Si une déco, un cocktail, une ambiance déclenchent une émotion, alors le pari est gagné », glisse-t-il en souriant.