À Courmayeur, le chalet avant-gardiste de Massimo Giorgetti

Dans le Val d’Aoste, au pied du mont Blanc, le chalet de Massimo Giorgetti offre plus qu’un panorama époustouflant. Le styliste de mode italien a fait appel à l’architecte Fabrizio Gandolfo pour réhabiliter ce refuge où il vient se régénérer.

Massimo Giorgetti, fondateur et styliste de la marque MSGM, est généralement décrit dans les médias comme un créateur hyperactif. Pourtant, sa fulgurante ascension (en quinze ans seulement) dans le monde de la mode déconcerte cet ancien étudiant en comptabilité. Le styliste italien nous ouvre les portes de son chalet situé au pied du Mont-Blanc, idéal pour se ressourcer.


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Source d’énergie

« Je suis ambitieux, mais c’était inattendu. Nous avons en quelque sorte anticipé cette grande tendance qu’est le streetwear », dit-il volontiers à propos de ses créations, influencées par ses goûts musicaux, part non négligeable de ses passions. Lesquelles restent inchangées depuis sa prime jeunesse, passée au sein d’une famille aimante au bord de la mer, à Rimini, dans un tout autre univers. « Cette maison à Courmayeur, c’est un vrai cadeau. Ici, j’arrive enfin à m’arrêter, à consacrer du temps pour moi », résume-t-il.

Massimo Giorgetti, fondateur et styliste de MSGM, un hyperactif qui apprécie le calme imposant de la montagne.
Massimo Giorgetti, fondateur et styliste de MSGM, un hyperactif qui apprécie le calme imposant de la montagne. Helenio Barbetta

Il cherchait depuis quelque temps une propriété dans cette station alpine assez proche de Milan, où il vit. Mais tout lui semblait trop vieux ou trop neuf. Un soir, il est tombé sur une annonce en ligne.

Dès le lendemain, il se rendait sur place. Une tempête de neige faisait rage. Pas de quoi l’empêcher d’être séduit par ce site à la lisière du village, en bordure de forêt et surtout face à l’imposant Monte Bianco di Courmayeur, soit le mont Blanc, côté italien.

Dans le séjour cathédrale, sofa Albert, de Vincent Van Duysen (Molteni&C). Plaid de Céline x Peter Miles Studio (2017). Lampadaire AJ, d’Arne Jacobsen (Louis Poulsen). Tables basses hexagonales de Gio Ponti (Isa Bergamo, années 50). Chaise Womb d’Eero Saarinen (Knoll). Tapis Super Standard, collection « Super Fake », de Bethan Laura Wood (CC-tapis).
Dans le séjour cathédrale, sofa Albert, de Vincent Van Duysen (Molteni&C). Plaid de Céline x Peter Miles Studio (2017). Lampadaire AJ, d’Arne Jacobsen (Louis Poulsen). Tables basses hexagonales de Gio Ponti (Isa Bergamo, années 50). Chaise Womb d’Eero Saarinen (Knoll). Tapis Super Standard, collection « Super Fake », de Bethan Laura Wood (CC-tapis). Helenio Barbetta

Le maître des lieux se souvient : « Il n’y avait que des murs et un toit en béton, c’était parfait, je pouvais le personnaliser comme je voulais. Ce serait un chalet tout en bois. Le mélèze, certifié durable, y tapisse la totalité des surfaces. Ce qui laisse sa texture brute s’exprimer dans toute sa beauté. La pierre utilisée provient de la région. La cuisine a été fabriquée à partir d’un bloc de Courtil, et un morceau de roche forme la base de la cheminée. Quant au toit, nous avons employé de l’ardoise d’Ardesia. »

Intérieur avant-gardiste

Pour leur projet, Massimo et Mattia, son conjoint, ont fait appel à l’architecte Fabrizio Gandolfo. « La maison est littéralement une tranche du Val d’Aoste. Selon moi, elle respecte le territoire. Les matériaux sont locaux, ce qui en fait un bon exemple d’écoconstruction, mais d’avant-garde parce que nous nous sommes servis des technologies les plus récentes », précise-t-il.

Dans le salon, la cheminée en mélèze sur sa base en pierre du Val d’Aoste a été dessinée par Massimo Giorgetti. Au sol, Vases Series 2, de la collection « Zuperfici », de Duccio Maria Gambi, en pierre de Luserna et en plastique laminé, édition limitée (Nero Design Gallery).
Dans le salon, la cheminée en mélèze sur sa base en pierre du Val d’Aoste a été dessinée par Massimo Giorgetti. Au sol, Vases Series 2, de la collection « Zuperfici », de Duccio Maria Gambi, en pierre de Luserna et en plastique laminé, édition limitée (Nero Design Gallery). Helenio Barbetta

Les couleurs abondent, portées par les pièces d’art et de design que le styliste collectionne. Rappelons qu’il est le parrain et le principal mécène de la galerie Ordet, à Milan, qui défend l’œuvre des artistes LGBTQ+. Il apprécie aussi le travail de Duccio Maria Gambi, dont un monolithe est posé dans l’allée du chalet.

Cette sculpture monumentale de plus de deux mètres a été taillée dans la pierre de Luserna. « Je l’ai aimée dès les esquisses, avec ses miroirs sur les deux côtés qui reflètent le ciel et les montagnes », confie le propriétaire.

Dans la cuisine du chalet, le bois de mélèze omniprésent contraste avec la pierre de Courtil utilisée pour le plan de travail et l’évier.
Dans la cuisine du chalet, le bois de mélèze omniprésent contraste avec la pierre de Courtil utilisée pour le plan de travail et l’évier. Helenio Barbetta

Le salon cathédrale aux fenêtres surdimensionnées donne sur le jardin de plantes alpines, une création de Christian Bruno, pépiniériste local. Au salon, les meubles dialoguent: tables basses de Gio Ponti, tapis de Bethan Laura Wood ou canapé Albert à la teinte un rien passée de Vincent Van Duysen (Molteni&C). Les couleurs emblématiques du label MSGM sont le rose et le vert.

Sérénité alpine

Cette dernière est justement arborée par le fauteuil Womb, d’Eero Saarinen (Knoll), sur lequel Massimo s’assied chaque matin. Face à la cheminée, il est presque autant hypnotisé par les bûches incandescentes que par le rouge orangé de l’aube naissante qui nimbe les sommets. « Ici, je me désintoxique de mon quotidien trépidant. Depuis que j’ai cette maison, j’ai retrouvé mon côté plus introspectif », se réjouit-il.

Dans la chambre du chalet, au-dessus de la tête de lit, deux œuvres du portraitiste américain Larry Stanton (1947-1984). Coussins et couverture en mohair Viso.
Dans la chambre du chalet, au-dessus de la tête de lit, deux œuvres du portraitiste américain Larry Stanton (1947-1984). Coussins et couverture en mohair Viso. Helenio Barbetta

Il apprécie l’énergie que restitue la pierre. Avec le mont Blanc culminant magistralement à 4809 mètres, il est servi. Il délaisse volontiers l’après-ski huppé de Courmayeur pour faire du VTT ou du trekking au val Vény ou au val Ferret. « Je me sens très chanceux de pouvoir faire l’expérience de toute cette beauté naturelle. J’aime aussi la partager. La maison, chaleureuse et accueillante, est aussi très vivante », conclut-il.

Pour les invités, les membres de la famille, les amis, voire les employés de l’entreprise, le panorama du vette (« sommet », en italien) s’impose d’emblée comme la raison d’être venu passer du bon temps ensemble, à l’intérieur comme à l’extérieur. Tout un monde, entre le soleil, la montagne et la fraîcheur de l’air.


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