Philippe Prost à l’honneur à la Cité de l’architecture

La Cité de l’architecture et du patrimoine consacre à l'architecte une rétrospective qui rend compte de sa manière d’envisager sa pratique: en menant l’enquête.

Il se serait bien vu musicien. C’est finalement l’architecture qui happera Philippe Prost, architecte-urbaniste qui, avec Catherine Seyler, crée son atelier (AAPP) à Paris en 1993. La rétrospective « Philippe Prost. La mémoire vive », à la Cité de l’architecture revient sur le travail de ce spécialiste du patrimoine. On y découvre les secrets de conception de ses projets emblématiques.


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Ode à la mémoire

Présentée au milieu des collections permanentes, avec lesquelles elle engage le dialogue, elle investit la galerie des moulages et celle d’architecture moderne et contemporaine. Plus que des œuvres finies, c’est la fabrique du projet qu’elle donne à voir.

La rétrospective présente le travail de l’architecte au milieu des collections permanentes, dans la galerie des moulages de la Cité de l’architecture et du patrimoine.
La rétrospective présente le travail de l’architecte au milieu des collections permanentes, dans la galerie des moulages de la Cité de l’architecture et du patrimoine. 2024

Sont rassemblés pour l’occasion des documents de travail, des échantillons de matériaux, des prototypes ou des photographies de chantier, mais aussi des « pièces à conviction », tels le plan-relief de la forteresse de la Rocca d’Anfo, en Italie, ou le carnet d’un soldat transpercé par une balle, qui éclairent le processus de création.

Le long cheminement qui préside à chaque projet débute toujours par une rencontre avec le site, dont l’histoire constitue la matière première. « Il est fondamental pour moi de “travailler avec”, d’entrer en résonance. Et si l’architecture ne cherche pas à développer cette relation, on est à côté du sujet », explique Philippe Prost dans le catalogue de l’exposition.

Retrospective d’une carrière

Parmi la vingtaine de réalisations présentées figure la première, déterminante. La citadelle de Vauban à Belle-Île-en-Mer, qui le conduira quinze ans durant (1991-2006) à intervenir sur ce territoire de 10 hectares, témoin de sa passion pour les constructions militaires.

Le plan-relief de la Rocca d’Anfo, en Lombardie (Italie). La découverte de cette forteresse du XVe siècle a durablement marqué l’architecte, qui a notamment réhabilité d’anciens sites militaires, comme la citadelle Vauban à Belle-Île-en-Mer.
Le plan-relief de la Rocca d’Anfo, en Lombardie (Italie). La découverte de cette forteresse du XVe siècle a durablement marqué l’architecte, qui a notamment réhabilité d’anciens sites militaires, comme la citadelle Vauban à Belle-Île-en-Mer. 2024

Parmi ses œuvres patrimoniales, on retrouve aussi l’Hôtel de la Monnaie (2009-2017) à Paris, le port Vauban à Antibes (2016-2027) ou encore le casino d’Évian-les-Bains (2015-2024). Et puis ce fameux Anneau de la mémoire (2011-2014), à Ablain-Saint-Nazaire, égrenant les 600 000 noms de combattants morts dans le Nord-Pas de Calais durant la Première Guerre mondiale.

Distingué en 2022 par le Grand Prix national de l’architecture, Philippe Prost vient par ailleurs de remporter un concours d’envergure, celui du futur musée maritime de Saint-Malo, qui s’installera en 2028 dans un bâtiment conçu par Louis Arretche (1905-1991).

> « Philippe Prost. La mémoire vive ». À la Cité de l’architecture et du patrimoine, 1, place du Trocadéro et du 11-Novembre, Paris 16e, jusqu’au 23 mars. Citedelarchitecture.fr


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