Expo : Chiharu Shiota plonge le Grand Palais dans un océan de fils rouges

Parmi les influences revendiquées de Chiharu Shiota (née à Osaka en 1972), ni Anni Albers ni Sonia Delaunay ou tout autre artiste travaillant le textile, mais Marina Abramovic et Christian Boltanski.

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Le fil de la vie

La première, une des pionnières de l’art corporel, lui a inspiré sa performance Becoming Painting (1994), dans laquelle elle se recouvrait entièrement de peinture émaillée rouge. Quant à Boltanski, qui utilisait les objets et les photographies pour évoquer la vie, la mort, la mémoire, son œuvre ne pouvait la laisser indifférente.

Comme ses deux mentors, Chiharu Shiota a abandonné crayon et pinceau et a exploré l’espace avec des fils pour tracer ces « dessins dans l’air », le miroir de ses sentiments. Sa palette se limite à trois couleurs: le noir, le rouge et le blanc.

Et ces fils qui s’enchevêtrent, se desserrent, se cassent, symbolisant les relations humaines ou les vaisseaux sanguins d’ordinaire invisibles, enveloppent des clés, des robes de mariée immaculées, des lits, des pianos calcinés, des chaises vides, des chaussures éculées… Parfois, ils sont accompagnés de notes rédigées par leurs propriétaires, des souvenirs intimes que Chiharu Shiota transforme en mémoire collective.

Installations immersives

Ainsi, parmi les sept installations au format XXL exposées au Grand Palais, la première d’entre elles, Uncertain Journey (2016-2021), immerge le visiteur dans un dédale de 280 kilomètres de fils rouges qui jaillissent de barques métalliques et s’élancent vers le plafond en tissant une sorte de cocon.

Cette odyssée écarlate suggère l’exil, un voyage sans destination fait d’incertitudes et d’émerveillements. La même thématique habite Accumulation – Searching for the Destination (2014-2019), l’œuvre qui clôt ce parcours.

Elle est composée de plus de 400 valises en suspension formant une sorte d’escalier vers un ailleurs ou vers la mort qui, selon Chiharu Shiota, « n’est pas une extinction, mais un processus de dissolution dans quelque chose de plus vaste. Dans ce cas, il n’y a plus lieu d’avoir peur ». Une exposition qui rend visibles « Les Frémissements de l’âme » et révèle les liens qui unissent l’humanité.

> « Chiharu Shiota. The Soul Trembles ». Au Grand Palais, 3, avenue du GénéralEisenhower, 75008 Paris, jusqu’au 19 mars. Grandpalais.fr

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