Une seule collection par an ?
Faire se succéder trop de nouveautés n’a pas de sens. Comme nous croyons en ce que nous faisons, il est naturel de donner du temps aux choses.
Vingt-cinq tissus, chacun en plusieurs couleurs, trois tapis… Un esprit général ?
Nous avons cherché à pouvoir accorder librement les couleurs des tissus et des tapis.
Six nuances de beige. Ce choix ne risque-t-il pas de déstabiliser le consommateur ?
Quand nous élaborons les couleurs, nous tenons à être très précis, qu’elles soient intenses ou neutres. Nous voulons aussi affirmer des points de vue esthétiques.
Vos études vous destinaient-elles au textile ?
Oui. J’ai d’abord étudié à Hambourg. Ensuite, je suis allée à Londres, au Royal College of Art. En Allemagne, le système éducatif met sur le même plan dessin et technique. Et j’ai adoré expérimenter.
À vos débuts, que vouliez-vous faire ?
Tout juste diplômée, j’ai fait mon premier projet avec Kinnasand. Je voyais le textile comme un ornement de l’espace. Aujourd’hui je parle plutôt d’équilibre entre beauté et simplicité.
Où vos modèles sont-ils réalisés ?
Nos fournisseurs de tissus sont belges, italiens, suisses et japonais pour la technologie. Les tapis sont noués à la main en Inde. Et nous sommes membres du groupe Care & Fair (contre le travail des enfants, NDLR).
Avez-vous eu besoin de développer des technologies spécifiques pour cette collection ?
Nous combinons surtout les techniques existantes. Parfois on invente un nouveau fil, on y ajoute des pigments, puis on le gaine d’argent. Les possibilités sont infinies.
Est-il difficile de demander à un artisan de changer ses pratiques ?
C’est pourtant ce que nous faisons. (Rires) Nous le devons. Mais, dans une bonne relation, nos fournisseurs aiment les défis.
La texture, c’est important ?
Oui. C’est la texture qui rend le textile vivant. Elle conditionne la façon dont la lumière va jouer avec le tissu.