Casamance en quelques dates
- 2000 : Création de Casamance
- 2004 : Création de Camengo
- 2007 : Inauguration de la filiale américaine
- 2008 : Première collection enfants, baptisée « The Little Friends »
- 2012 : Première ligne de revêtement mural « Casamance : Parallèle »
- 2013 : Lancement de la collection indoor/outdoor « Cala Rossa ».
- 2014 : Création de la ligne Misia ainsi que des premières passementeries avec deux collections « Islington » et « Ispahan ». La même année, la marque réalise le tissu Riva pour l’hôtel Mama Shelter de Bordeaux
- 2015 : Ouverture de trois showrooms à Paris, Bruxelles et Londres et mécénat culturel avec la villa Cavrois
Luxe accessible et couleurs… Telle est la philosophie que défend Casamance depuis ses origines, laquelle lui permet de se démarquer du monde de l’édition de tissu classique. Et ce luxe abordable se retrouve aussi bien dans les impressions, les tissages et les couleurs que les matières, les lins, les cotons, les soies, les fibres ignifuges et synthétiques. Au sein du groupe Texdécor, auquel elle appartient, la marque rivalise avec deux autres lignes tout aussi fortes : Camengo créée en 2004 et qui exploite, dans ses huit références, la fibre champêtre déclinée dans une palette chromatique pastel et fraîche ; et Misia, une ligne très haut de gamme qui a vu le jour en 2014 et qui s’inspire des années 20 et de la liberté créatrice et joyeuse du Paris de ces années-là.
Casamance, qui est donc l’aînée, se concentre sur la réinterprétation de grands classiques contemporains grâce à une vingtaine de références de tissus travaillés dans des motifs géométriques, floraux et ornementaux, dans des ambiances feutrées et des colorations sourdes et denses. Chacune de ces trois marques possède bien évidemment son identité propre, sa stratégie et bien sûr son équipe qui œuvre à l’élaboration des collections dans un esprit d’ouverture au monde. Car l’histoire de Casamance est avant tout collégiale, composée de stylistes, designers, photographes… réunis par la même passion du textile. Et excepté Florence Vermelle, qui est la directrice artistique de Misia et travaille pour le groupe depuis de nombreuses années, les deux autres lignes sont dirigées de manière collective, aussi bien en termes de créativité que de marketing. Baptisée du nom d’une muse célèbre de la Belle époque, Misia est donc la marque de niche du groupe et raconte, avec ses deux premières collections très colorées, « Paris Festive » et « Clés de l’Archipel », des histoires particulières. L’âme du voyage plane notamment avec « Clés de l’Archipel », une collection née d’une rencontre il y a huit ans entre l’artiste indienne Jayshree Poddar et Florence Vermelle, accro aux voyages après avoir passé son enfance à Casablanca puis circulé de l’Inde à l’Amérique en passant par la Chine et l’Europe. « Ces deux lignes ont été le fruit de deux ans et demi de recherches, explique-t-elle, et d’un travail énorme sur la couleur et les textures. Misia comprend ainsi des voiles métallisés, des soieries, des velours laminés, des jacquards, des tissages, le tout fabriqué avec des matières nobles et naturelles qui vibrent avec la lumière… Car notre travail au sein de cette marque-écrin est de faire rêver, de ramener de l’émotion, du ludique. »
Export et mécénat
La créativité est l’un des points forts de Casamance, comme l’a prouvé en 2012 la première collection de revêtements muraux « Parallèle » en lin contrecollé et plissé, proposée dans une coloration inédite. La provenance des matières premières fait également partie de ses préoccupations. Côté tissus et papiers peints, tout est fabriqué en France, en Belgique et en Italie. La passementerie est en revanche confectionnée en Italie et les soieries en Inde. La créativité n’est donc pas ici un euphémisme car la maison produit chaque année une quarantaine de collections et possède quelque 9 000 références de tissus et 2 400 de papiers peints. Avec ses quinze filiales à l’étranger, le groupe exporte une grande partie de sa production. 80 % sont diffusés dans une centaine de pays répartis sur cinq continents. La présence est particulièrement forte sur douze territoires américains. Cela explique la bonne dizaine de langues parlées au sein des équipes techniques et commerciales de l’entreprise. Autre secteur dans lequel Casamance excelle, le « contract ». Le groupe a déjà participé en 2014 à l’aménagement de grands hôtels comme le Hyatt de Dubaï, le Hilton de Singapour, le Sheraton Park Lane Hotel de Londres et, cette année, le Peninsula de Chicago et le Rosewood at Baha Mar à Nassau (Bahamas)… Ouf ! Jolie revanche pour une entreprise qui défend le luxe accessible, par rapport aux grandes maisons de tissus, habituellement sollicitées pour ce genre de marchés.
Le secteur commercial n’est pas la seule préoccupation du groupe. En finançant la rénovation de la villa Cavrois réalisée par Robert Mallet-Stevens de 1929 à 1932, Casamance flirte avec le mécénat culturel. Une histoire identique relie à la base l’éditeur de tissus à la villa appartenant à Paul et Lucie Cavrois, couple d’industriels textiles du nord de la France : une même entreprise familiale, une même histoire régionale, une appartenance à un même corps de métier. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, rachetée par l’état et aujourd’hui gérée par le Centre des monuments nationaux, la villa Cavrois a donc échappé aux outrages du temps. En réalisant la copie conforme de tous les voilages de la demeure, Casamance a mis son savoir-faire au service de la sauvegarde d’un patrimoine absolument unique.